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- Des bombes tuent 72 Afghans et 13 soldats américains.
- Les évacuations s’accélèrent malgré la menace d’ISIS
- Biden affirme que les États-Unis traqueront les poseurs de bombes.
- Près de 100 000 personnes évacuées en 12 jours
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Les forces américaines qui participent à l’évacuation des Afghans fuyant désespérément le régime taliban étaient en état d’alerte pour éviter de nouvelles attaques vendredi, après qu’au moins un kamikaze de l’État islamique ait tué 85 personnes, dont 13 soldats américains, devant les portes de l’aéroport de Kaboul.
Des vidéos tournées par des journalistes afghans ont montré des dizaines de corps éparpillés autour d’un canal en bordure de l’aéroport.
Les Talibans et l’armée américaine pris pour cible
Un responsable de la santé et un responsable des talibans ont déclaré que le nombre d’Afghans tués s’élevait à 72, dont 28 membres des talibans, bien qu’un porte-parole des talibans ait par la suite démenti qu’un de leurs combattants gardant le périmètre de l’aéroport ait été tué.
L’armée américaine a déclaré que 13 de ses membres avaient été tués dans ce qu’elle a décrit comme une attaque complexe.
L’État islamique (ISIS), ennemi des talibans islamistes et de l’Occident, a déclaré qu’un de ses kamikazes visait « les traducteurs et les collaborateurs de l’armée américaine ».
Il n’a pas été précisé si les deux explosions avaient été déclenchées par des kamikazes ou si l’une d’entre elles avait été posée. On ne sait pas non plus si des hommes armés d’ISIS étaient impliqués dans l’attaque ou si les tirs qui ont suivi les explosions étaient ceux de gardes talibans tirant en l’air pour contrôler la foule.
Tout le monde reste en alerte
Le général Frank McKenzie, chef du Commandement central des États-Unis, a déclaré que les commandants américains surveillaient d’autres attaques de l’État islamique, y compris peut-être des roquettes ou des voitures piégées visant l’aéroport.
« Nous faisons tout ce que nous pouvons pour nous préparer », a-t-il déclaré, ajoutant que certains renseignements étaient partagés avec les talibans et qu’il pensait que « certaines attaques avaient été déjouées par eux ».
Les forces américaines s’efforcent de terminer leur retrait d’Afghanistan avant la date limite du 31 août fixée par le président Joe Biden. Selon lui, les États-Unis ont depuis longtemps atteint le but pour lequel ils ont envahi le pays en 2001 : éradiquer les militants d’Al-Qaïda et empêcher une répétition des attentats du 11 septembre 2001 contre les États-Unis.
M. Biden a déclaré qu’il avait ordonné au Pentagone de planifier la manière de frapper ISIS-K, la filiale de l’État islamique qui a revendiqué l’attentat.
« Nous ne pardonnerons pas. Nous n’oublierons pas. Nous vous traquerons et vous ferons payer », a déclaré M. Biden lors de commentaires télévisés depuis la Maison-Blanche.
Une vidéo prise après l’attaque a montré des cadavres dans un canal d’eaux usées près de la clôture de l’aéroport, certains étant repêchés et déposés en tas tandis que des civils en pleurs cherchaient leurs proches.
« J’ai vu des corps et des parties de corps voler dans les airs comme une tornade soufflant des sacs en plastique », a déclaré un témoin afghan. « Le peu d’eau qui coulait dans le canal d’évacuation des eaux usées s’était transformé en sang ».
Plusieurs milliers de personnes étaient de retour à la clôture de l’aéroport vendredi, selon des vidéos publiées sur les médias sociaux.
Revendication
Le ministre britannique de la Défense, Ben Wallace, a déclaré que la menace d’attaques augmenterait à mesure que les troupes occidentales se rapprochent de l’achèvement de l’énorme pont aérien et de leur départ.
« Le récit sera toujours le suivant : au moment de notre départ, certains groupes, comme ISIS, voudront revendiquer le fait qu’ils ont chassé les États-Unis ou le Royaume-Uni », a déclaré M. Wallace à Sky News. Il a également promis d’agir contre l’ISIS partout où il se manifeste.
Un porte-parole du commandement central américain a déclaré que 18 soldats blessés dans l’attaque étaient « en cours d’évacuation géométrique d’Afghanistan sur des C-17 spécialement équipés avec des unités chirurgicales embarquées ».
Un responsable taliban a déploré le nombre de ses membres tués, affirmant qu’ils avaient perdu plus d’hommes que les Américains, mais le porte-parole des talibans, Zabihullah Mujahid, a déclaré par la suite qu’aucun taliban n’avait été tué dans les deux explosions.
Les pays occidentaux craignent que les talibans, qui ont autrefois abrité le groupe Al-Qaïda d’Osaka Ben Laden avant d’être chassés du pouvoir par l’invasion américaine de 2001, ne laissent l’Afghanistan redevenir un refuge pour les militants. Les Talibans affirment qu’ils ne laisseront pas le pays être utilisé par des terroristes.
L’ISIS-K était initialement confiné aux zones situées à la frontière avec le Pakistan, mais il a établi un deuxième front dans le nord du pays. Selon le Combating Terrorism Centre de West Point, l’ISIS-K comprend, outre des Afghans, des Pakistanais issus d’autres groupes militants et des extrémistes ouzbeks.
100 000 personnes évacuées par pont aérien
Les États-Unis poursuivront les évacuations malgré la menace de nouvelles attaques, a déclaré M. McKenzie, précisant qu’il y avait encore environ 1 000 citoyens américains en Afghanistan.
Le rythme des vols d’évacuation s’était accéléré vendredi et les détenteurs de passeports américains avaient été autorisés à entrer dans l’enceinte de l’aéroport, selon un responsable de la sécurité occidentale en poste à l’intérieur de l’aéroport.
Au cours des 12 derniers jours, les pays occidentaux ont évacué près de 100 000 personnes. Mais ils reconnaissent que des milliers de personnes resteront sur place lorsque les dernières troupes américaines partiront à la fin du mois.
Les victimes américaines de l’attaque de jeudi seraient le plus grand nombre de soldats américains tués en Afghanistan en un seul incident depuis la mort de 30 personnes lors de l’abattage d’un hélicoptère en 2011.
Les morts américaines sont les premières en action en Afghanistan depuis 18 mois, un fait qui sera probablement cité par les critiques qui accusent Biden d’avoir imprudemment abandonné un statu quo stable et durement gagné en ordonnant un retrait abrupt.
