La dernière demande adressée au ministère turc de l’énergie pour l’octroi de nouvelles licences d’exploration par la Turkish Petroleum Corporation (TPAO) en Méditerranée orientale, et en particulier dans la zone située entre le sud de la Turquie et la partie nord de Chypre occupée par la Turquie, est considérée comme une nouvelle escalade substantielle de la part d’Ankara et une tentative d’accroître la pression sur la République de Chypre.
La zone en question comprend non seulement des parties des eaux territoriales de la Turquie, mais aussi une partie importante de la zone économique exclusive (ZEE) de Chypre au large de la côte de la partie nord occupée de l’île.
Des sources fiables ont noté qu’à ce stade, on estime que seules des études sismiques seront réalisées, plutôt que des forages.
Cette initiative est également considérée comme un prélude à la fête préparée dans les territoires occupés avant la visite du président turc Recep Tayyip Erdogan le 20 juillet, date anniversaire de l’invasion de Chypre par la Turquie en 1974. Les festivités devraient se concentrer sur la ville clôturée de Varosha.
Pour sa part, le ministre grec des affaires étrangères, Nikos Dendias, a déclaré qu’il était « désolé de dire que je n’ai pas vu de preuves tangibles d’un changement à la fois dans le comportement et les convictions de la Turquie ». Il a également déclaré qu’il attendait de voir les résultats de la visite d’Erdogan à Chypre le 20 juillet.
M. Dendias a également appelé à une plus grande présence américaine dans la région, notant, entre autres, que « c’est le seul pays au monde » qui peut expliquer à la Turquie que les droits de l’homme et l’État de droit sont la seule voie à suivre.
Entre-temps, signalant les intentions de la Turquie en ce qui concerne Chypre et les territoires occupés, le vice-président turc Fuat Oktay a réaffirmé que la Turquie, en tant que « mère patrie », soutient une solution à deux États pour l’île.
« Notre pays ne distingue pas ses propres droits et intérêts des droits et intérêts des Chypriotes turcs en Méditerranée orientale. Nous ne reviendrons pas sur cette position décisive. Si des négociations doivent avoir lieu à nouveau, ce ne sera pas entre deux communautés mais uniquement avec deux États », a-t-il déclaré, ajoutant que « les deux États sont égaux, ils sont souverains, ils sont indépendants. »
En outre, lors de sa visite à Chypre, M. Erdogan devrait revenir sur une proposition turque visant à faire revenir les Chypriotes grecs à Famagouste, sous l’autorité des Chypriotes turcs.
