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Le Bangladesh et le Népal doivent encore mieux exploiter leurs liens

Le Bangladesh et le Népal doivent encore mieux exploiter leurs liens

L'Inde, le Népal et le Bangladesh devraient adopter une approche diplomatique globale pour soutenir leur projet de connectivité.
Le Bangladesh et le Népal conviennent de renforcer leurs liens commerciaux

Le Bangladesh et le Népal, voisins d’Asie du Sud, partagent des plateformes régionales communes telles que l’Initiative de la baie du Bengale pour la coopération technique et économique multisectorielle (BIMSTEC) et l’Association sud-asiatique de coopération régionale (SAARC). Le Népal a reconnu le Bangladesh comme un État souverain en 1971 et les liens entre les deux nations ont commencé à cette époque. Le Bangladesh, pour sa part, a toujours manifesté de l’intérêt pour la culture népalaise, son développement agricole, l’extraction de pierres, la production d’hydroélectricité, ainsi que le tourisme.

La première poésie bangla (Charjapad) a été découverte dans la bibliothèque du roi du Népal par un célèbre linguiste, Haraprasad Shastri. Ce recueil de poèmes mystiques témoigne des liens séculaires entre le Népal et le Bangla. Les prêtres bouddhistes, également connus sous le nom de Charjaguru, ont ouvert le lien historique.

Le Népal et le Bangladesh ne sont pas très éloignés l’un de l’autre. Le corridor de Siliguri, également appelé « cou de poulet indien », situé dans la partie nord de l’État indien du Bengale occidental, se trouve géographiquement entre le Bangladesh et le Népal.  

Les liens entre le Népal et le Bangladesh présentent un fort potentiel. L’économie du Bangladesh est en plein essor jour après jour, et les analystes estiment qu’il va devenir une superstar de l’Asie du Sud. Les dirigeants actuels de la ligue Awami du Bangladesh tentent de mener une industrialisation massive pour faire du pays un pays à revenu élevé d’ici 2041.

Le Népal est également un pays prospère. Sa population est pacifique et travailleuse, tout comme celle du Bangladesh. Le Bangladesh et le Népal peuvent se connecter pour améliorer le niveau de vie de leurs populations.

Potentiel hydroélectrique 

Le Népal est une énorme source d’hydroélectricité, et la nation himalayenne peut en fournir au Bangladesh pour l’aider à répondre à ses besoins. Le Bangladesh a besoin de plus d’électricité pour faire tourner ses usines. Le Népal peut donc jouer un rôle important dans le renforcement de la puissance économique du Bangladesh. Le Népal bénéficiera également de la croissance de son marché de l’électricité.

Pour cela, la ligne de transport d’électricité doit être installée et le Bangladesh, le Népal et l’Inde doivent travailler conjointement. L’Inde a également tout à gagner et, en tant que grand frère de l’Asie du Sud, elle devrait jouer un rôle positif pour stimuler les liens et le commerce entre le Népal et le Bangladesh. Un programme de commerce trilatéral peut être lancé le long des marchés frontaliers. Le Bangladesh pourra exporter son « surplus » d’électricité au Népal pendant la saison sèche.

En juin 2021, Nasrul Hamid, ministre d’État à l’énergie du Bangladesh, a annoncé que le pays importerait environ 700 mégawatts (MW) d’énergie hydroélectrique du Népal pour répondre à sa future demande d’électricité. Le ministre des affaires étrangères du Bangladesh, A K Abdul Momen, a déclaré qu’un accord était en cours de finalisation avec le Népal et l’Inde, permettant à son pays d’importer de l’hydroélectricité de l’État himalayen.  

Selon les médias bangladais, le Bangladesh a signé un protocole d’accord avec le Népal en 2018 pour superviser les investissements, le développement et le commerce de l’hydroélectricité entre les deux pays. En vertu de cet accord, le Bangladesh importera jusqu’à 9 000 mégawatts d’hydroélectricité du Népal d’ici 2040. Le Bangladesh souhaite également investir dans le secteur de l’hydroélectricité du Népal.

Perspectives de coopération 

Récemment, certains médias népalais ont rapporté que le Bangladesh souhaitait exporter ses vêtements et ses engrais au Népal. Un total de 52 000 tonnes métriques d’urée importée du Bangladesh est arrivé au Népal en juillet.

Le tourisme, la lutte contre le Covid-19, les mesures antiterroristes, la microfinance, l’échange d’expertise pour les secteurs de la formation et de l’éducation sont autant de domaines dans lesquels les deux nations peuvent travailler. Le Bangladesh peut exporter des produits agricoles et des médicaments au Népal.

Le conglomérat bangladais Walton Group, qui s’occupe d’électronique, de télécommunications, d’automobiles et d’ordinateurs, est actif au Népal. L’ONG internationale Brac et d’autres ONG bangladaises peuvent jouer un rôle déterminant dans le développement des secteurs de l’éducation de masse et de la santé au Népal.

Le Bangladesh a signé un accord commercial préférentiel avec le Bhoutan le 6 décembre 2020. Un accord commercial préférentiel avec le Népal est également en phase finale et devrait être signé prochainement. Cela permettrait un accès en franchise de droits aux produits des deux pays.

En complément du protocole de l’accord de transit entre le Népal et le Bangladesh signé en 1976, une lettre d’échange a été signée entre les deux pays pour inclure la liaison ferroviaire Rohanpur-Singhabad entre l’Inde et le Bangladesh.

Le Népal souhaite également utiliser les ports maritimes de Chattogram, Mongla et Paira, car il est un pays enclavé. Le Bangladesh a accepté de travailler sur les modalités de ce projet lors de la visite de la présidente népalaise Bidhya Devi Bhandari en mars.

Le Népal a également exprimé son intérêt pour l’utilisation des voies navigables intérieures du Bangladesh. Par ailleurs, le Népal souhaite également utiliser l’aéroport de Saidpur, dans le district de Nilphamari au Bangladesh, pour des vols directs vers Biratnagar (la capitale de la province népalaise n° 1). Le Bangladesh est ouvert à cette idée.

BBIN moins le Bhoutan ?

Le Bangladesh et l’Inde doivent travailler ensemble pour permettre au Népal d’accéder aux ports maritimes. Le Bangladesh peut être une source ouverte pour la connectivité avec le Népal.

L’Inde a déjà accepté de signer le protocole relatif aux passagers dans le cadre de l’initiative Bangladesh, Bhoutan, Inde, Népal (BBIN). Le Népal devrait bientôt donner son accord. Mais comme le Bhoutan s’est retiré du projet de connectivité BBIN, l’Inde, le Népal et le Bangladesh doivent travailler ensemble pour mettre en place une alternative. À l’époque actuelle, la connectivité est synonyme de développement. Le Népal et le Bangladesh doivent donc être connectés via l’Inde.

Pour mettre en œuvre l’accord BBIN sur les véhicules à moteur entre le Bangladesh, le Bhoutan, l’Inde et le Népal, les quatre nations explorent de nouvelles routes autres que celles existantes. L’accord permettrait aux États membres de faire circuler leurs véhicules sur le territoire de l’autre partie pour le transport de marchandises et de passagers, y compris le transport par des pays tiers et les véhicules personnels.

L’Inde, le Népal et le Bangladesh devraient adopter une approche diplomatique globale pour soutenir leur projet de connectivité. Toutes les parties y gagneront et aucune n’aura à y perdre.

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