La cérémonie de prestation de serment s’est déroulée au Palais Mohamed V de Conakry, la capitale, en l’absence de la plupart des chefs d’État ouest-africains, qui ont décidé le mois dernier d’imposer des sanctions aux membres de la junte et à leurs proches.
L’Afrique de l’Ouest et centrale a connu quatre coups d’État depuis l’année dernière – des bouleversements politiques qui ont intensifié les inquiétudes quant à un glissement vers un régime militaire dans une région riche en ressources mais frappée par la pauvreté.
Vêtu d’un uniforme militaire, d’un béret rouge et de lunettes de soleil enveloppantes, M. Doumbouya a levé une main gantée de blanc pour prêter serment.
« Je mesure pleinement l’ampleur et l’immensité des responsabilités qui me sont confiées », a-t-il déclaré dans un discours prononcé à l’issue de la cérémonie.
Il a promis de superviser une transition qui comprendrait la rédaction d’une nouvelle constitution, la lutte contre la corruption, la réforme électorale et l’organisation d’élections libres et transparentes.
La junte a déclaré que ses membres n’auraient pas le droit de se présenter aux prochaines élections, mais elle n’a pas précisé quand celles-ci pourraient avoir lieu, affirmant qu’elles seraient décidées par un Conseil national de transition composé de 81 membres.
La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, un bloc régional, a gelé les avoirs de la junte et lui a interdit de voyager, dans l’espoir d’encourager un retour rapide à la démocratie.
Les dirigeants du coup d’État ont déclaré qu’ils avaient évincé M. Condé en raison de préoccupations liées à la pauvreté et à la corruption, et parce qu’il ne remplissait un troisième mandat qu’après avoir modifié la constitution pour l’autoriser.
Les craintes que la crise politique n’entrave la production de bauxite en Guinée, un minerai utilisé pour fabriquer de l’aluminium, se sont apaisées. Les principaux exploitants étrangers du pays affirment avoir poursuivi leurs activités sans interruption.
