Les autorités de la capitale éthiopienne Addis-Abeba ont demandé mardi aux habitants de se préparer à défendre leurs quartiers après que les forces rebelles de la région du Tigré, qui combattent le gouvernement central depuis un an, ont indiqué qu’elles pourraient avancer vers la ville. en savoir plus
Les habitants doivent enregistrer leurs armes et se rassembler dans leurs quartiers, a déclaré l’administration de la ville dans un communiqué repris par l’Agence de presse éthiopienne.
Des fouilles de maison en maison ont été effectuées et les fauteurs de troubles ont été arrêtés, selon le communiqué.
« Les habitants peuvent se rassembler dans leur localité et protéger leur environnement », ajoute le communiqué. « Ceux qui possèdent des armes mais ne peuvent pas participer à la sauvegarde de leur environnement sont invités à remettre leur arme au gouvernement ou à leurs proches parents ou amis. »
Le TPLF en route vers Addis-Abeba
Cet appel a été lancé après que le Front populaire de libération du Tigré (TPLF) a affirmé avoir capturé plusieurs villes ces derniers jours et a déclaré qu’il envisageait de marcher sur Addis-Abeba, à environ 380 km au sud de ses positions avancées.
Le porte-parole du gouvernement fédéral, Legesse Tulu, n’a pas répondu immédiatement à une demande de commentaire.
Le conflit a éclaté dans la nuit du 3 novembre 2020, lorsque les forces loyales au TPLF – dont certains soldats – ont saisi des bases militaires dans la région du Tigré, dans le nord du pays. En réponse, le Premier ministre Abiy Ahmed a envoyé des troupes supplémentaires.
Le TPLF a dominé la politique nationale éthiopienne pendant près de trois décennies, mais a perdu beaucoup d’influence lorsqu’Abiy a pris ses fonctions en 2018 après des années de manifestations antigouvernementales. Les relations avec le TPLF se sont dégradées après qu’ils l’ont accusé de centraliser le pouvoir au détriment des États régionaux d’Éthiopie – une accusation qu’Abiy nie.
La guerre qui s’étend a déstabilisé la deuxième nation la plus peuplée d’Afrique, autrefois considérée comme un allié occidental stable dans une région instable.
Villes capturées
Mardi, Getachew Reda, porte-parole du TPLF, a déclaré que les forces tigréennes avaient pris le contrôle de la ville de Burka dans la région voisine d’Amhara.
Les porte-parole du gouvernement, de l’armée et de la région d’Amhara n’ont pas immédiatement répondu aux appels demandant des commentaires.
Getachew a déclaré ce week-end que les forces tigréennes avaient pris le contrôle de deux villes – Dessie et Kombolcha.
Un porte-parole du gouvernement a contesté son récit, mais a ensuite publié une déclaration affirmant que des « infiltrés » du TPLF avaient tué 100 jeunes à Kombolcha.
Dans la nuit de lundi à mardi, les forces tigréennes ont déclaré qu’elles avaient fait la jonction avec les combattants d’une force oromo qui lutte également contre le gouvernement central. Les Oromo constituent le plus grand groupe ethnique d’Éthiopie. Nombre de leurs dirigeants politiques sont actuellement en prison.
Le conflit a plongé environ 400 000 personnes dans le Tigré dans la famine, tué des milliers de civils et forcé plus de 2,5 millions de personnes dans le nord de l’Éthiopie à fuir leurs foyers.
Lorsqu’il est arrivé au pouvoir, M. Abiy a mis en œuvre d’importantes réformes politiques, mais les groupes de défense des droits affirment que nombre de ces libertés ont été réduites depuis.
Il a reçu le prix Nobel de la paix en 2019 pour avoir mis fin à un conflit frontalier de longue date avec l’Érythrée. Les troupes de l’Érythrée, dont le président est un ennemi juré du TPLF, sont ensuite entrées dans le Tigré pour soutenir les forces éthiopiennes.
