La ministre française des Armées est arrivée au Mali dimanche pour faire pression sur la junte militaire afin qu’elle mette un terme aux négociations visant à faire entrer des mercenaires russes dans le pays et qu’elle tienne sa promesse de ramener le pays à l’ordre constitutionnel en février.
Des sources diplomatiques et de sécurité ont déclaré que la junte militaire malienne, qui existe depuis un an, est sur le point de recruter le groupe russe Wagner. La France a lancé une campagne diplomatique pour contrecarrer ce projet, affirmant qu’un tel arrangement est « incompatible » avec le maintien de la présence française.po
La France s’inquiète de voir le Mali faire appel à des mercenaires
Le principal bloc politique d’Afrique de l’Ouest, la CEDEAO, ainsi que d’autres alliés luttant contre les militants dans la région du Sahel, ont également exprimé leurs préoccupations quant à cet accord potentiel.
Mais la junte malienne, qui a pris le pouvoir en août 2020, s’est retranchée, notant que la France a commencé à réduire son opération de dix ans contre les insurgés liés à Al-Qaïda et à l’État islamique dans la région pour inclure davantage de pays européens.
Dimanche, le ministère malien des affaires étrangères a qualifié d' »inacceptables, inamicales et condescendantes » les objections du Niger voisin à la perspective d’un accord avec Wagner.
La visite de Florence Parly au Mali est le voyage au plus haut niveau effectué par des responsables français depuis l’émergence des discussions avec Wagner.
Un fonctionnaire du ministère français des Armées a déclaré aux journalistes avant la visite que Mme Parly soulignerait « les lourdes conséquences si cette décision devait être prise par les autorités maliennes ».
Les élections de février 2022 compromises
Elle insisterait également sur l’importance de respecter le calendrier de la transition vers la démocratie, qui doit aboutir à des élections en février 2022, a ajouté le fonctionnaire.
Les responsables français décrivent les relations avec la junte comme « compliquées », bien qu’elle compte toujours sur Paris pour les opérations antiterroristes.
Paris a déclaré jeudi avoir tué le chef de l’État islamique au Sahara occidental, dans le nord du Mali.
Plus tôt dans la journée de dimanche, M. Parly s’est rendu au Niger pour exposer les plans visant à remodeler ses opérations dans la région. lire la suite
L’armée française a commencé à redéployer ses troupes depuis ses bases de Kidal, Tessalit et Tombouctou dans le nord du Mali au début du mois, selon des sources de l’armée française.
La France souhaite achever ce redéploiement d’ici janvier. Elle réduit son contingent d’environ 5 000 hommes à 2 500-3 000 hommes, transfère davantage de moyens au Niger et encourage les autres forces spéciales européennes à travailler aux côtés des forces locales.
La force européenne au Sahel comprend jusqu’à présent environ 600 soldats de neuf pays.