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L’Allemagne arrête 25 personnes soupçonnées de complot d’extrême-droite visant à renverser l’État

L’Allemagne arrête 25 personnes soupçonnées de complot d’extrême-droite visant à renverser l’État

BERLIN, 7 décembre (Relief) - Les autorités allemandes ont arrêté mercredi 25 membres et sympathisants d'un groupe d'extrême droite qui, selon le parquet, préparait un renversement violent de l'Etat, certains membres étant soupçonnés de préparer une attaque armée contre le Parlement.
Berlin, en Allemagne, le 7 décembre 2022

Un soldat d’active et plusieurs réservistes font partie des personnes faisant l’objet d’une enquête, a déclaré à Relief un porte-parole du service de renseignement militaire. Le soldat d’active est membre du commandement des forces spéciales, a-t-il précisé.

Un ancien législateur du parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD), qui exerce la fonction de juge à Berlin, figure également parmi les personnes détenues, de même qu’un ancien membre de la famille royale allemande.

Les enquêteurs soupçonnent que certains membres du groupe avaient des plans concrets pour prendre d’assaut la chambre basse du Bundestag à Berlin avec un petit groupe armé, a déclaré le bureau du procureur.

L’un des suspects, identifié comme Heinrich XIII P. R. en vertu de la loi allemande sur la protection de la vie privée, avait pris contact avec des représentants de la Russie, que le groupe considérait comme son principal interlocuteur pour établir son nouvel ordre, a indiqué le bureau. Il a ajouté qu’il n’y avait aucune preuve que les représentants avaient réagi positivement à sa demande.

Heinrich, issu de la maison royale de Reuss, qui a régné sur certaines parties de l’Allemagne de l’Est, était considéré comme le chef désigné du futur État du groupe, tandis qu’un autre suspect, Ruediger v. P., était à la tête de la branche militaire, selon le bureau.

La Maison Reuss avait déjà pris ses distances avec Heinrich, le qualifiant d’homme désorienté, adepte de théories du complot, selon les médias locaux. La maison n’a pas immédiatement répondu à une demande de commentaire.

Les procureurs ont déclaré que les raids ont été menés par plus de 3 000 fonctionnaires de police et forces de sécurité dans 11 États fédéraux allemands. Des suspects ont été arrêtés dans les États allemands de Bade-Wurtemberg, de Bavière, de Berlin, de Hesse, de Basse-Saxe, de Saxe, de Thuringe, ainsi qu’en Autriche et en Italie, a précisé le bureau.

Les suspects sont accusés de se préparer, depuis fin novembre 2021 au plus tard, à mener des actions basées sur leur idéologie, selon le bureau. Ces actions comprennent l’acquisition de matériel, le recrutement de nouveaux membres et l’organisation de cours de tir, a-t-il ajouté.

Les efforts de recrutement se concentrent principalement sur les membres de l’armée et de la police, selon le bureau.

Le groupe était conscient que son plan impliquerait des morts, a indiqué le bureau, ajoutant que ses membres considéraient ce scénario comme une « étape intermédiaire nécessaire » vers un changement global du système.

L’idéologie du groupe s’inscrit dans la même veine que celle du mouvement d’extrême droite Reichsbuerger et des théoriciens du complot QAnon qui partagent la conviction profonde que l’Allemagne est dirigée par un « État profond », a indiqué le bureau. Il n’a pas nommé le groupe suspecté.

Les membres du mouvement Reichsbuerger (citoyens du Reich) ne reconnaissent pas l’Allemagne actuelle comme un État légitime et insistent sur le fait que l’ancien « Deutsche Reich », bien plus important, existe toujours malgré la défaite de l’Allemagne nazie lors de la Seconde Guerre mondiale.

Le BAMAD a déclaré qu’il avait collaboré avec les procureurs dans le cadre de leur enquête et qu’il avait partagé des informations avec le service de renseignement national et les enquêteurs criminels fédéraux au cours de la période précédant les raids de mercredi.

Les suspects détenus comparaîtront devant un juge de la Cour fédérale de justice mercredi et jeudi, qui délivrera les mandats d’arrêt et décidera de leur détention provisoire.

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