Les États-Unis ont imposé vendredi des sanctions à l’armée érythréenne et à d’autres personnes et entités basées en Érythrée, dans le but d’accroître la pression sur les parties au conflit pour qu’elles mettent fin aux combats dans le nord de l’Éthiopie.
Dans un communiqué, le département du Trésor des États-Unis a indiqué qu’il avait inscrit sur une liste noire l’armée érythréenne, son parti politique au pouvoir, le Front populaire pour la démocratie et la justice (FPDJ), le conseiller économique du parti et le chef du bureau de la sécurité nationale érythréenne, les accusant de contribuer au conflit dans l’Éthiopie voisine.
La guerre a commencé il y a un an
La guerre a éclaté en novembre 2020 entre les troupes fédérales et les forces loyales au Front populaire de libération du Tigré (TPLF), le parti au pouvoir dans le Tigré. Elle s’est depuis étendue à deux régions voisines du nord de l’Éthiopie.
« Nous condamnons le rôle que continuent de jouer les acteurs érythréens qui contribuent à la violence dans le nord de l’Éthiopie, laquelle a sapé la stabilité et l’intégrité de l’État et entraîné une catastrophe humanitaire », a déclaré Andrea Gacki, directrice de l’Office of Foreign Assets Groups du Trésor.
« Le Trésor continuera à utiliser tous ses outils et autorités pour cibler et exposer ceux dont les actions prolongent la crise dans la région, où des centaines de milliers de personnes souffrent », a-t-elle ajouté.
L’Érythrée en soutien au président éthiopien Abiy
Le ministre érythréen de l’information, Yemane Ghebremeskel, le porte-parole du gouvernement éthiopien, Legesse Tulu, et le porte-parole d’Abiy, Billene Seyoum, n’ont pas immédiatement répondu aux demandes de commentaires.
Au début de la guerre, l’armée érythréenne a envoyé des chars et des troupes pour aider son allié, le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed. L’Érythrée a également profité du conflit pour régler de vieux comptes dans le Tigré, a rapporté Reuters ce mois-ci.
Le gouvernement d’Abiy a d’abord nié que l’Érythrée avait déployé des forces, avant de reconnaître leur présence et d’annoncer en mars que l’Érythrée retirait ses troupes du Tigré. L’armée érythréenne continue d’opérer dans le nord de l’Éthiopie, selon des témoins.
Pendant les cinq premiers mois du conflit, l’Érythrée a nié la présence de ses forces dans le Tigré. Les soldats érythréens ont été accusés à plusieurs reprises de massacres de civils, d’enlèvements de réfugiés et de viols collectifs sur les bases militaires, selon les rapports de Reuters et des groupes de défense des droits internationaux tels que Human Rights Watch. L’Érythrée a rejeté ces accusations.
La société Hidri Trust, qui, selon le Trésor, est la société holding de toutes les entreprises commerciales du parti au pouvoir en Érythrée, et la Red Sea Trading Corporation, qui gère ses intérêts immobiliers et financiers, ont également été inscrites sur la liste noire vendredi.
Dans sa réponse officielle d’octobre 2011 au rapport d’un groupe de surveillance de l’ONU, l’Érythrée a affirmé que le Hidri Trust était une société holding de toutes les entreprises commerciales du parti et que son objectif principal était de fournir des filets de sécurité sociale aux familles de ceux qui ont été tués il y a des décennies pendant sa lutte armée pour l’indépendance.
Le conflit qui sévit depuis un an dans le nord de l’Éthiopie a fait des milliers de morts et contraint plus de deux millions de personnes à quitter leur foyer. Les combats se sont étendus du Tigré aux régions voisines d’Afar et d’Amhara.