L’enquête a été ouverte le 14 juillet, avant que le président Kais Saied n’utilise les pouvoirs d’urgence pour limoger le Premier ministre et geler le Parlement, une mesure que ces deux partis ont qualifiée de coup d’État.
Bien que l’enquête ne semble pas liée aux actions de Saied, et que le système judiciaire tunisien se soit exprimé lundi pour insister sur son indépendance, elle met davantage de pression sur les principaux opposants du président.
L’islamiste modéré Ennahda et le Cœur de la Tunisie du magnat des médias Nabil Karoui sont les deux plus grands partis du parlement profondément fragmenté élu en septembre 2019. L’autre parti faisant l’objet d’une enquête est plus petit Ayich Tounes.
Le leader d’Ennahda Rached Ghannouchi, le président du parlement, et Karoui, étaient des adversaires de Saied lors d’une élection présidentielle distincte qui s’est déroulée sur deux tours en septembre et octobre 2019 et qui a fait élire Saied.
La Tunisie vit des événements compliques depuis le 25 juillet qui ne sont pas sans rappeler les événements de janvier 2011.
Karoui, qui possède une grande chaîne de télévision privée, fait également face à une enquête de longue date sur d’autres accusations d’infractions financières qui ont conduit à son placement en détention provisoire pendant une grande partie de la campagne électorale de 2019 et à nouveau cette année.
Saied — un indépendant — a fait campagne en 2019 comme un nouveau balai contre ce qu’il a peint comme une élite politique corrompue, stagnante, concentrée sur ses propres intérêts étroits et responsable d’une baisse du niveau de vie des Tunisiens après la révolution de 2011.
Pour le moment Saied a l’armée et le peuple pour lui mais jusqu’à quand ?