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Grave crise politique en Tunisie

Grave crise politique en Tunisie

Voici quelques scénarios sur la façon dont les prochains jours pourraient se dérouler.

La démocratie tunisienne est confrontée à sa plus grande épreuve depuis la révolution de 2011, après que le président Kais Saied a évincé le gouvernement et gelé le parlement tard dimanche, entraînant des affrontements entre ses partisans et ses opposants.

Il a invoqué les pouvoirs d’urgence prévus par l’article 80 de la Constitution pour limoger le Premier ministre Hichem Mechichi, geler le Parlement pendant 30 jours, lever l’immunité des parlementaires et se nommer procureur général.

L’armée l’a aidé en encerclant le Parlement et le principal palais du gouvernement, mais les principaux partis au Parlement, y compris le parti islamiste modéré Ennahda, ont qualifié son action de coup d’État et déclaré que l’article 80 ne l’autorisait pas.

Voici quelques scénarios sur la façon dont les prochains jours pourraient se dérouler.

Violence de rue et confrontations
Les partisans du président – un indépendant politique – et d’Ennahda se mobilisent dans les rues de la Tunisie, entraînant de violentes confrontations qui pourraient attirer les forces de sécurité et annoncer une ère d’instabilité ou provoquer un coup de force militaire.

Saied nomme un nouveau premier ministre et restaure le parlement
Saied nomme rapidement un nouveau premier ministre pour faire face à la montée en puissance du COVID-19 et à la crise fiscale qui s’annonce. Il rend les pouvoirs au Parlement après la fin de son gel de 30 jours et permet aux procédures normales de reprendre. De nouvelles élections parlementaires peuvent suivre.

Contrôle autoritaire
Saied consolide son contrôle sur les leviers du pouvoir et l’appareil de sécurité, en reportant ou en annulant le retour à l’ordre constitutionnel et en réprimant les libertés d’expression et de réunion conquises lors de la révolution de 2011.

Modifications de la constitution et nouveau référendum pour des élections
Saied utilise la crise pour faire pression en faveur de ce qu’il a appelé son règlement constitutionnel préféré – un système présidentiel basé sur des élections mais avec un rôle moindre pour le parlement. Les changements sont suivis d’un référendum sur la constitution et de nouvelles élections.

Dialogue et nouvel accord politique
Reprenant le schéma des crises précédentes après la révolution tunisienne de 2011, les opposants politiques se retirent du bord du gouffre et acceptent de rechercher un compromis par le biais d’un dialogue incluant d’autres acteurs tels que le puissant syndicat.

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