La police fédérale a confirmé qu’elle procédait à huit perquisitions dans cinq États à la demande du juge de la Cour suprême Alexandre de Moraes, qui a pris la tête de la plus haute juridiction électorale du Brésil la semaine dernière. La police n’a pas nommé les cibles.
Deux personnes au courant de l’affaire, qui se sont exprimées sous couvert d’anonymat, ont déclaré que les cibles des perquisitions comprenaient Jose Isaac Peres, directeur général de l’exploitant de centres commerciaux Multiplan Empreendimentos Imobiliarios SA (MULT3.SA), et Meyer Joseph Nigri, président du constructeur de maisons Tecnisa SA (TCSA3.SA).
Multiplan et Tecnisa n’ont pas répondu immédiatement aux demandes de commentaires.
Le milliardaire Luciano Hang, fondateur de la chaîne de grands magasins Havan et l’un des principaux soutiens de Bolsonaro, a déclaré qu’il avait été visé par l’opération, qu’il a attribuée à une couverture médiatique déformant ses commentaires lors d’une discussion de groupe.
« Un article irresponsable et sans contexte m’a mis dans cette situation », a écrit Hang sur Twitter. « Je n’ai jamais parlé d’un coup d’État (…). J’ai toujours défendu la démocratie et la liberté d’expression. »
Le site d’information brésilien Metropoles a rapporté la semaine dernière que les hommes d’affaires étaient membres d’un groupe WhatsApp qui spéculait sur une éventuelle fraude électorale et discutait des avantages d’un coup d’État si Bolsonaro perdait les prochaines élections.
Le président sortant est à la traîne dans les sondages d’opinion face à l’ancien président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva et a remis en question l’intégrité du système de vote électronique brésilien, alimentant les craintes qu’il puisse contester les résultats des élections.
Deux des fils de Bolsonaro, tous deux législateurs fédéraux, ont dénoncé l’enquête policière comme un abus de pouvoir menaçant la liberté d’expression.
« Il est insensé d’ordonner un mandat de perquisition et de saisie contre d’honnêtes hommes d’affaires (…) pour avoir dit dans une conversation privée sur Whatsapp qu’ils préféreraient n’importe quoi à un ancien détenu », a tweeté le sénateur Flavio Bolsonaro, faisant référence au temps passé par Lula en prison pour des condamnations pour corruption qui ont été annulées par la suite.
« C’est une attaque contre la démocratie en pleine campagne électorale. Censure. Il n’y a pas d’autre mot », a tweeté Eduardo Bolsonaro, qui est membre du Congrès.
Les hommes d’affaires Afranio Barreira Filho, Ivan Wrobel, Jose Koury, Marco Aurelio Raymundo et Luiz Andre Tissot ont également été visés par les descentes de police de mardi, selon les sources. Relief n’a pas été en mesure de les joindre immédiatement pour un commentaire.