|
|
|
Imbroglio politique en Colombie

Imbroglio politique en Colombie

L'ancien chef des forces armées colombiennes sera inculpé pour des exécutions extrajudiciaires.
General Mario Montoya en Colombie

Le bureau du procureur général de Colombie va inculper l’ancien commandant de l’armée, le général Mario Montoya, pour sa responsabilité dans 104 exécutions extrajudiciaires, dans le cadre du scandale des « faux positifs », a-t-il déclaré dimanche.

Les faux positifs ont eu lieu entre 2002 et 2008, pendant le mandat de l’ex-président Alvaro Uribe, lorsque des soldats ont assassiné des civils et les ont enregistrés comme des guérilleros tués au combat afin de recevoir des avantages.

Le tribunal de justice transitionnelle (JEP) du pays affirme qu’au moins 6 402 personnes ont été tuées de cette manière, mais certains groupes de victimes affirment que les chiffres pourraient être plus élevés.

Les accusations portées contre Montoya, qui est à la retraite, concernent des meurtres qui ont eu lieu entre novembre 2007 et novembre 2008, dont la mort de cinq mineurs.

Malgré les ordres du ministère de la défense et du commandement militaire de donner la priorité aux captures, Montoya, 72 ans, ne les a pas transmis et a continué à encourager les morts au combat, ce pour quoi il sera accusé de plusieurs chefs d’homicide aggravé, a déclaré le bureau du procureur général.

« Il a continué à évaluer les commandants en fonction du nombre de morts au combat signalées », indique un document du bureau du procureur général consulté par Reuters.

« Le général Montoya a continué à exercer des pressions sur tous les commandants du pays pour qu’ils se conforment à sa politique de résultats opérationnels, dans laquelle les décès au combat étaient les seuls critères d’évaluation de la campagne », ajoute le document.

Montoya a précédemment nié avoir commis les crimes dont il est accusé, tandis que son avocat, Andres Garzon, a déclaré à la presse locale que l’affaire était instruite par le JEP et ne relevait donc pas de la compétence du procureur général.

Montoya, qui reste libre, a été commandant de l’armée colombienne entre 2006 et 2008. Il s’est soumis au JEP en 2018.

Des dizaines de responsables de l’armée ont été arrêtés et condamnés pour leur implication dans les meurtres, certains comparaissant devant le JEP pour témoigner et recevoir des peines plus légères que dans le cadre du système judiciaire ordinaire.

Le JEP a été créé dans le cadre d’un accord de paix de 2016 pour poursuivre les anciens membres des rebelles des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) et les chefs militaires pour des crimes de guerre présumés.

Dans le cadre du système de justice ordinaire, Montoya pourrait être condamné à une peine allant jusqu’à 50 ans de prison, mais dans le cadre du PEC, il pourrait recevoir une peine comprise entre cinq et huit ans, qui ne serait pas purgée en prison.

Sur une échelle allant de 0-10, à combien recommanderiez-vous Reliefnews.be à un ami ou un collègue ?

Pouvez-vous expliquer la raison de votre score ?