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La difficile décennie de démocratie et de crise en Tunisie

La difficile décennie de démocratie et de crise en Tunisie

Le président tunisien Kais Saied a nommé mercredi un professeur peu connu au poste de premier ministre, à un moment de grave crise nationale, après s'être emparé de larges pouvoirs dans une démarche que ses adversaires ont qualifiée de coup d'État.

Voici une chronologie des événements montrant la difficile transition de la Tunisie vers la démocratie après la révolution de 2011 et la cascade de problèmes qui ont abouti à l’intervention de Saied.

Décembre 2010 – Le vendeur de légumes Mohamed Bouazizi s’immole par le feu après que la police a confisqué son chariot. Sa mort et ses funérailles déclenchent des protestations contre le chômage, la corruption et la répression.

Janvier 2011 – L’autocrate Zine El-Abidine Ben Ali fuit en Arabie saoudite, alors que la révolution tunisienne déclenche des soulèvements dans tout le monde arabe.

Octobre 2011 – Le parti islamiste modéré Ennahda, interdit sous Ben Ali, remporte la plupart des sièges et forme une coalition avec les partis laïques pour élaborer une nouvelle constitution.

Mars 2012 – Une polarisation croissante émerge entre les islamistes et les laïques, en particulier sur les droits des femmes, alors qu’Ennahda s’engage à maintenir la loi islamique hors de la nouvelle constitution.

Février 2013 – Le leader de l’opposition laïque Chokri Belaid est assassiné, ce qui provoque des manifestations de rue et la démission du Premier ministre. Les djihadistes organisent des attaques contre la police.

Décembre 2013 – Ennahdha cède le pouvoir après des manifestations de masse et un dialogue national, pour être remplacé par un gouvernement technocratique.

Janvier 2014 – Le Parlement approuve une nouvelle constitution garantissant les libertés individuelles et les droits des minorités, et divisant le pouvoir entre le président et le Premier ministre.

Décembre 2014 – Béji Caid Essebsi remporte la première élection présidentielle libre de Tunisie. Ennahda rejoint la coalition au pouvoir.

Mars 2015 – Les attaques de l’État islamique contre le musée du Bardo à Tunis font 22 morts. En juin, un homme armé tue 38 personnes dans une station balnéaire de Sousse. Ces attaques dévastent le secteur vital du tourisme et sont suivies d’un attentat suicide en novembre qui tue 12 soldats.

Mars 2016 – L’armée renverse la tendance face à la menace djihadiste en battant des dizaines de combattants de l’État islamique qui se déchaînent dans une ville du sud depuis la frontière libyenne.

Décembre 2017 – L’économie s’approche du point de crise avec l’explosion du déficit commercial et la chute de la monnaie.

Octobre 2019 – Les électeurs manifestent leur mécontentement à l’égard des principaux partis, élisant d’abord un parlement profondément fracturé, puis l’outsider politique Kais Saied comme président.

Août 2020 – Saied nomme Hichem Mechichi au poste de Premier ministre, mais se brouille rapidement avec lui alors que la fragile administration traverse des crises successives tout en luttant contre la pandémie.

Janvier 2021 – Dix ans après la révolution, de nouvelles manifestations éclatent dans les villes tunisiennes en réponse aux accusations de violence policière et aux luttes politiques intestines entre Saied, Mechichi et le Parlement qui entravent la réponse à la pandémie.

Juillet 2021 – Saied démet le gouvernement, gèle le parlement et déclare qu’il gouvernera aux côtés du nouveau premier ministre dans une intervention que ses adversaires qualifient de coup d’Etat.

Septembre 2021 – Saied écarte une grande partie de la constitution, qu’il dit vouloir amender, et nomme Najla Bouden Romdhane comme premier ministre.

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