Les cloches ont retenti dans toute la Cité du Vatican lorsque la nouvelle de sa mort, qui faisait suite à un déclin rapide de son état de santé à Noël, s’est répandue parmi les fidèles en cette journée d’hiver inhabituellement chaude.
Le Vatican a déclaré que son corps serait exposé à partir de lundi dans la basilique Saint-Pierre et que ses funérailles auraient lieu le 5 janvier au matin. Le pape François présidera la cérémonie, qui se déroulera sur l’immense place devant la basilique.
« C’est avec tristesse que je vous informe que le pape émérite, Benoît XVI, est décédé aujourd’hui à 9 h 34 au monastère Mater Ecclesiae au Vatican », a déclaré le porte-parole du Vatican, Matteo Bruni.
Le Vatican a des rituels minutieusement élaborés pour ce qui se passe après le décès d’un pape régnant, mais aucun rituel connu publiquement pour un ancien pape – l’une des nombreuses complications engendrées par la démission surprise de Benoît XVI en 2013.
En début de semaine, le pape François a révélé que son prédécesseur était « très malade ». M. Bruni a déclaré que Benoît XVI avait reçu les derniers sacrements, appelés « onction des malades », mercredi.
Les dirigeants n’ont pas tardé à envoyer leurs condoléances à Benoît XVI, qui était le premier pape allemand depuis 1 000 ans.
« Nous pleurons la mort de notre pape bavarois », a déclaré Markus Soeder, premier ministre de l’État d’origine de Benoît XVI. Le chancelier allemand Olaf Scholz a déclaré sur Twitter que le monde avait perdu « une figure formatrice de l’Église catholique ».
La première ministre italienne Giorgia Meloni a salué en Benoît XVI « un grand homme que l’histoire n’oubliera pas », tandis que le président polonais Andrzej Duda l’a qualifié de « l’un des plus grands théologiens des XXe et XXIe siècles ».
Le président français Emmanuel Macron a déclaré que Benoît XVI avait « œuvré de toute son âme et de toute son intelligence pour un monde plus fraternel ».
Scandales
Pendant près de 25 ans, en tant que cardinal Joseph Ratzinger, Benoît XVI a été le puissant chef du bureau doctrinal du Vatican, alors connu sous le nom de Congrégation pour la doctrine de la foi (CDF).
Il a été élu pape le 19 avril 2005 pour succéder au très populaire Jean-Paul II, qui a régné pendant 27 ans. Les cardinaux l’ont choisi parmi eux en recherchant la continuité et ce que l’un d’eux a appelé « une paire de mains sûres ».
Les scandales d’abus d’enfants ont hanté la majeure partie de son pontificat, mais on lui attribue le mérite d’avoir lancé le processus de discipline ou de défroquage des prêtres prédateurs, après une attitude plus laxiste sous son prédécesseur.
Mais Benoît XVI a lui-même reconnu qu’il était un administrateur faible, affirmant qu’il avait fait preuve d’un « manque de détermination dans la gouvernance et la prise de décision » au cours de ses huit années de pontificat, marquées par des faux pas et un scandale de fuites.
Il a annoncé qu’il démissionnait en latin lors d’une réunion de routine des cardinaux. Beaucoup n’avaient aucune idée de ce qu’il avait dit et il a fallu du temps avant que la nouvelle ne tombe. Il a lui-même déclaré qu’il n’était plus assez fort pour diriger l’Église en raison de son « âge avancé ».
Après sa démission, il s’installe dans un couvent aménagé dans l’enceinte du Vatican et choisit le titre de « pape émérite ».
Bien qu’il apparaisse rarement en public, les conservateurs catholiques considèrent l’ancien pape comme leur porte-drapeau et certains ultra-traditionalistes refusent même de reconnaître François comme un pontife légitime.
Ils ont critiqué François pour son approche plus accueillante à l’égard des membres de la communauté LGBTQ+ et des catholiques qui ont divorcé et se sont remariés en dehors de l’Église, affirmant que tous deux sapaient les valeurs traditionnelles.
Malgré les difficultés liées à la présence de deux hommes vêtus de blanc au Vatican, François a développé une relation chaleureuse avec Benoît XVI et a déclaré que c’était comme si un grand-père vivait dans la maison.
