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L’armée éthiopienne prévoit d’éliminer les forces du Tigré

L’armée éthiopienne prévoit d’éliminer les forces du Tigré

L'armée éthiopienne prévoit d'entrer dans la capitale régionale du Tigré, Mekelle, et d'éliminer les forces rebelles, a déclaré un haut responsable militaire vendredi en fin de journée, alors que des efforts diplomatiques sont déployés pour mettre fin au conflit dans le nord du pays.
Ethiopie, Addis-Abeba

Ce pays de la Corne de l’Afrique est en proie à la guerre depuis plus d’un an, l’armée fédérale et ses alliés combattant les forces loyales au Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), le parti politique qui contrôle le Tigré.

Cette semaine, deux hauts diplomates américains se sont rendus à Addis-Abeba pour faire pression en faveur d’un cessez-le-feu, en essayant de s’appuyer sur les signes timides d’un dégel des relations entre les parties belligérantes, notamment la libération de prisonniers politiques.

Dans une interview accordée au média d’Etat Fana et diffusée tard vendredi, le général Abebaw Tadesse, chef adjoint de l’armée des Forces de défense éthiopiennes (EDF), a déclaré que le pays ne connaîtrait pas la paix tant que le TPLF ne serait pas éliminé.

« Le Tigré fait partie de l’Éthiopie et aucune force ne nous empêchera d’y entrer. Nous entrerons et nous éliminerons l’ennemi. Il ne doit y avoir aucune confusion à ce sujet », a-t-il déclaré.

« Le peuple éthiopien ne doit pas penser que c’est fini, ce n’est pas fini. L’essentiel ici est que nous nous sommes arrêtés parce que nous devons nous préparer. Cet ennemi est toujours là, et il doit être absolument éliminé. Nous ne négocierons pas avec eux. »

Le porte-parole du TPLF, Getachew Reda, n’a pas pu être joint pour commenter les propos du responsable militaire.

Dans un tweet publié jeudi, alors qu’une partie de l’interview d’Abebaw était diffusée sur Fana, Getachew a déclaré : « Nous ne perdons pas le sommeil à cause du plan d’Abebaw ! »

Le porte-parole du gouvernement éthiopien, Legesse Tulu, et le porte-parole du Premier ministre Abiy Ahmed, Billene Seyoum, n’ont pas immédiatement répondu aux demandes de commentaires sur les remarques d’Abebaw.

Par ailleurs, le commandant en chef de l’armée de l’air, Yilma Merdasa, a nié avoir ciblé des civils dans le conflit, affirmant que ses forces disposaient de la technologie nécessaire pour éviter de le faire.

« Les affirmations du TPLF selon lesquelles notre armée de l’air prendrait les civils pour cible sont un mensonge », a-t-il déclaré à la télévision Ethiopian Broadcast Corporation.

Le porte-parole du TPLF, Getachew, n’a pas pu être joint pour commenter ces propos.

Le président des États-Unis, Joe Biden, le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, et le Bureau des droits de l’homme des Nations unies (HCDH) ont fait part de leurs préoccupations concernant les frappes aériennes.

Le TPLF affirme que M. Abiy veut mettre fin au système de gouvernement fédéral du pays, fondé sur l’ethnie, tandis que M. Abiy affirme que le TPLF est avide de reprendre le pouvoir national qu’il détenait autrefois.

Depuis des mois, les deux camps sont dans une impasse difficile, ponctuée de combats sporadiques. Les forces du TPLF contrôlent la majeure partie du Tigré mais sont entourées de forces hostiles provenant des régions voisines d’Afar et d’Amhara, alliées à l’armée fédérale.

Le conflit, qui a éclaté en novembre 2020, a déplacé des millions de personnes et provoqué une famine généralisée.

Ces derniers mois, de multiples efforts diplomatiques et politiques ont été déployés pour y mettre fin, notamment sous la pression des États-Unis.

Reportage de la rédaction de Relief par Jonathan PACE

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