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Le chef de l’opposition béninoise condamné à 20 ans de prison

Le chef de l’opposition béninoise condamné à 20 ans de prison

Un tribunal béninois a condamné samedi l'un des principaux opposants du président Patrice Talon pour complicité d'actes de terrorisme.
Le quartier de Tokpa à Cotonou, au Bénin

Reckya Madougou a été condamnée à 20 ans de prison à l’issue d’un procès que ses avocats ont dénoncé comme un coup politique.

Le verdict a été annoncé vers 6 heures du matin (5 heures GMT) à l’issue d’un procès sans témoin, ont indiqué ses avocats dans un communiqué.

« Son crime est d’avoir représenté une alternative démocratique au régime de Patrice Talon », a déclaré l’avocat Antoine Vey.

La condamnation de Madougou, ancien ministre de la Justice, intervient quelques jours après la condamnation à dix ans de prison d’un autre opposant majeur de Patrice Talon, Joël Aivo, pour complot contre l’État et blanchiment d’argent.

Madougou a été arrêté en mars et accusé d’avoir financé une opération d’assassinat de personnalités politiques pour empêcher la tenue de l’élection présidentielle du mois suivant. Sa candidature avait auparavant été rejetée par la commission électorale.

Talon a remporté un second mandat avec 86 % des voix lors d’un scrutin boycotté par une grande partie de l’opposition et entaché de violentes manifestations.

Peu avant sa condamnation, Mme Madougou s’est adressée au tribunal, selon un message publié sur sa page Facebook.

« Je m’offre pour la démocratie et si mon sacrifice vous permet, Monsieur le Président (du tribunal) et vos collègues, de recouvrer votre indépendance vis-à-vis de l’exécutif, alors je n’aurai pas souffert en vain », aurait-elle déclaré.

Les groupes de défense des droits de l’homme et les opposants à Talon, un magnat du coton multimillionnaire, affirment qu’il a bouleversé les traditions démocratiques du Bénin depuis son arrivée au pouvoir en 2016.

Plusieurs opposants ont été arrêtés et les réformes électorales signées par Talon en 2018 ont disqualifié tous les partis d’opposition de se présenter au parlement l’année suivante.

Talon a nié avoir ciblé des opposants politiques ou violé les droits de l’homme.

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