Des sources policières françaises ont désigné l’homme arrêté mardi comme étant Khaled Aedh Al-Otaibi – le même nom qu’un ancien membre de la Garde royale saoudienne, cité dans des documents de sanctions américains et britanniques et dans un rapport commandé par l’ONU comme ayant été impliqué dans le meurtre de Khashoggi.
L’ambassade d’Arabie saoudite à Paris a déclaré tard dans la journée de mardi que la personne arrêtée « n’a rien à voir avec l’affaire en question » et devrait être immédiatement libérée.
Intercepté mardi matin à l’aéroport
L’homme a été intercepté à l’aéroport mardi matin lorsque son passeport a déclenché une alerte lors du contrôle, a indiqué mercredi la source policière.
L’alerte indiquait qu’il était recherché dans le cadre d’une enquête pour meurtre, a précisé la source, ajoutant que l’alerte était basée sur un mandat d’arrêt turc.
Selon la loi française, les autorités disposent de 48 heures à partir du moment où il a été intercepté à l’aéroport – donc jusqu’à jeudi peu avant 10 heures (9 heures GMT) – pour vérifier son identité et soit le libérer, soit prendre des mesures pour le détenir plus longtemps et entamer une éventuelle procédure d’extradition.
La police française dispose des détails de son passeport et d’une photo d’assez mauvaise qualité basée sur le mandat d’arrêt turc, mais pas d’informations biométriques, a noté la source policière, ajoutant qu’elle pourrait potentiellement demander plus d’informations à la Turquie.
Selon un rapport d’enquête de l’ONU datant de 2019, M. Al-Otaibi faisait partie d’une équipe saoudienne de 15 personnes impliquée dans le meurtre de M. Khashoggi après que le journaliste se soit rendu au consulat pour obtenir un document lui permettant d’épouser sa fiancée.
Khashoggi : l’adversaire de l’Arabie saoudite
Khashoggi, journaliste du Washington Post et critique du dirigeant de facto de l’Arabie saoudite, le prince héritier Mohammed bin Salman, a été vu pour la dernière fois entrant dans le consulat saoudien à Istanbul le 2 octobre 2018. Les responsables turcs pensent que son corps a été démembré et déplacé. Ses restes n’ont pas été retrouvé.
Un rapport des services de renseignement américains publié en mars de cette année a déclaré que le prince Mohammed avait approuvé l’opération visant à tuer ou à capturer Khashoggi. Le gouvernement saoudien a nié toute implication du prince héritier et rejeté les conclusions du rapport.
Le week-end dernier, le président français Emmanuel Macron a eu des entretiens en tête-à-tête en Arabie saoudite avec le prince Mohammed, devenant ainsi le premier grand dirigeant occidental à se rendre dans le royaume depuis le meurtre de M. Khashoggi.
