Les avertissements lancés lors d’un sommet de l’UE sont parmi les plus directs de ces dernières semaines, les États-Unis et leurs alliés de l’OTAN cherchant à dissuader toute attaque russe éventuelle en Ukraine.
Les dirigeants européens mettront en garde contre les « conséquences massives » d’une invasion de l’Ukraine par la Russie, selon un projet de déclaration finale du sommet consulté par Reuters, soit la même position que celle adoptée par Washington.
« Nous sommes vraiment confrontés à une série d’attaques. Je les considère toutes comme associées », a déclaré aux journalistes le Premier ministre letton Krisjanis Karins, énumérant les migrants du Moyen-Orient envoyés par le Belarus aux frontières de l’UE, les prix artificiellement élevés du gaz naturel orchestrés par Moscou et la désinformation russe.
Alors que le Premier ministre irlandais Micheal Martin a déclaré que tout différend avec la Russie devait être résolu par des « moyens pacifiques », les voisins baltes de la Russie ont tenté d’insister sur ce qu’ils considèrent comme des tentatives de Moscou de brouiller la frontière entre la paix et la guerre.
La crise diplomatique la plus dangereuse de ces 30 dernières années
« Nous sommes probablement confrontés à la situation la plus dangereuse de ces 30 dernières années, je parle non seulement de l’Ukraine mais aussi du flanc oriental de l’OTAN », a déclaré le président lituanien Gitanas Nauseda, un jour après que les dirigeants européens ont tenu un sommet avec l’Ukraine et d’autres anciennes républiques soviétiques à Bruxelles. en savoir plus
Pressions russes contre l’Ukraine
L’Ukraine est actuellement le principal point de friction entre la Russie et l’Occident. Les États-Unis affirment que la Russie a rassemblé plus de 100 000 soldats aux frontières de l’Ukraine, peut-être en vue d’une invasion. Moscou affirme que ses actions sont purement défensives et accuse Kiev et l’Occident de comportement provocateur.
« Je suis inquiet car la concentration militaire, notamment à la frontière ukrainienne avec la Russie (est) très forte », a déclaré le Premier ministre Janez Jansa, dont le pays assure la présidence tournante de l’UE, à son arrivée pour le sommet d’une journée.
« Et donc il n’y a aucun doute que la Russie utilise la puissance militaire pour faire pression (…) nous sommes prêts à éviter ce genre de surprises que nous avons rencontrées lors de l’occupation de la Crimée », a-t-il ajouté, en référence à la prise de contrôle de la péninsule ukrainienne par la Russie en 2014. L’OTAN affirme que, depuis lors, la Russie cherche à déstabiliser l’Occident avec de nouvelles armes nucléaires, des cyberattaques et des actions secrètes, ce que Moscou dément.
À l’époque, l’UE, ainsi que les États-Unis, ont imposé des sanctions économiques à la Russie, ciblant ses secteurs de l’énergie, de la banque et de la défense en réponse.
M. Jansa a déclaré qu’il était possible de frapper le gazoduc Nord Stream 2 entre la Russie et l’Allemagne pour l’empêcher de devenir opérationnel.
M. Karins, de Lettonie, a accusé le président russe Vladimir Poutine d’essayer d’utiliser le gazoduc Nord Stream 2 « comme une sorte de chantage contre l’UE, en déclarant à tort que si nous voulons avoir plus de gaz, nous devons nous ouvrir au Nord Stream 2 ».
La Russie est prête à travailler de manière constructive avec l’Occident sur les propositions de sécurité européenne, malgré les différences entre les deux parties, a déclaré jeudi l’agence de presse RIA, citant le ministère russe des affaires étrangères.
Président du Conseil européen Charles Michel 
Janez Jansa, Premier ministre slovène, et Arturs Krisjanis Karins, Premier ministre letton
