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Retour sur cinq innovations qui ont marqué l’année pour les initiatives ESG.

Retour sur cinq innovations qui ont marqué l’année pour les initiatives ESG.

Désignée « The World's Best Bank for Corporate Responsibility » (Meilleure banque au monde pour sa responsabilité d’entreprise) en 2019 par Euromoney, BNP Paribas s’impose en tant que leader mondial de la finance durable.
ESG : concept de l'environnement, du social et de la gouvernance dans l'entreprise durable

Notre mission : créer avec nos clients des solutions financières les aidant à aligner leur stratégie d’entreprise sur les 17 Objectifs de Développement Durable (ODD) de l’ONU. Dans la pratique, nous endossons un rôle de leader pour aider nos clients à prendre le chemin d’une croissance responsable dans une économie moins émettrice de carbone. L’année 2019 a prouvé que la finance durable comptait parmi les marchés à la croissance la plus rapide dans le secteur bancaire mondial. Revenons sur cinq moments forts qui ont consolidé l’extension de la gamme des outils de financement ESG toujours plus large à disposition des entreprises.

Pearson : le tout premier Sustainability Linked Loan dans le secteur de l’éducation

Pour les sociétés qui ont la volonté d’aligner leur financement sur leurs objectifs environnementaux, sociaux et de gouvernance, les Sustainability Linked Loans (SLL) apparaissent rapidement comme une solution. En Europe, le volume emprunté est passé de zéro à 40 milliards d’euros entre 2016 et 2018. Il s’agit d’une ligne de crédit, le plus souvent renouvelable, avec un mécanisme d’évaluation lié à un indicateur clé de performance (KPI) convenu rattaché à la performance et à la stratégie ESG globales de l’emprunteur. 

Le géant de l’éducation Pearson entend établir un lien direct avec des millions de personnes inscrites dans une démarche de formation continue en offrant un enseignement efficace à grande échelle qui s’appuie sur la technologie. En mars 2019, Pearson a annoncé la signature de son premier SLL pour un montant de 1,19 milliard USD, avec BNP Paribas comme coordinateur du développement durable. Particulièrement liée à l’ODD 4 de l’ONU (« assurer une éducation inclusive et équitable de qualité et promouvoir des possibilités d’apprentissage tout au long de la vie pour tous »), l’opération marque une étape importante. En effet, il s’agit du tout premier SLL lié à l’éducation et dont le taux d’intérêt dépend des taux d’inscription aux programmes de formation. 

Laetitia Girolami-Boyer, Sustainable Finance Director (Directrice Finance durable) chez BNP Paribas, estime que l’opération de Pearson illustre parfaitement la façon de mettre en place des SLL avec des KPI ESG internes. « Il peut s’agir des émissions de CO2, du nombre de femmes à des postes de direction ou, dans le cas de Pearson, des inscriptions aux programmes de formation professionnelle », explique-t-elle. « Permettant d’adapter l’approche à l’emprunteur, les SLL peuvent être utilisés dans de nombreux secteurs : logement et construction, hôtellerie, chimie, services d’utilité publique, biens de consommation, pour n’en citer que quelques-uns. » Avec l’augmentation rapide du nombre de sociétés intégrant l’ESG dans leur stratégie, Mme Girolami-Boyer estime que la demande en SLL croît si rapidement qu’ils ne tarderont pas à devenir la norme.

Másmóvil : tout premier SLL sous forme de prêt à effet de levier, et premier SLL lié à une évaluation ESG de S&P

En juillet 2019, Másmóvil, quatrième opérateur espagnol de télécommunications, a obtenu le premier SLL à intégrer une composante ESG dans une enveloppe de prêts à effet de levier, avec BNP Paribas comme seul coordinateur du développement durable. Les prêts à effet de levier comportent généralement un risque de défaut plus élevé, d’où des taux d’intérêt plus élevés que ceux des prêts « investment-grade ». À la différence de Pearson, la marge est dans ce cas liée à la notation ESG de l’emprunteur attribuée par S&P Global. 

Le plan de financement de 1,7 milliard d’euros est composé d’une ligne de crédit renouvelable de 100 millions d’euros et d’une ligne capex de 150 millions d’euros. Les taux d’intérêt sont liés à la note ESG de Másmóvil attribuée par S&P. Étant de 67/100 en juillet 2019, elle servira de point de référence de départ pour constater les variations annuelles du taux d’intérêt sur les deux lignes, capex et renouvelable. Si la note ESG venait à se dégrader, le taux d’intérêt du prêt augmenterait de 15 points de base ; si elle s’améliorait, le taux baisserait de 15 points de base.

L’intérêt économique qu’ont les sociétés à aligner leur stratégie RSE sur le financement n’est pas l’unique avantage du SLL. En effet, les investisseurs exigent par ailleurs de plus en plus ce nouveau type de notation ESG ; les comités de crédit valorisant la transparence de la stratégie et de l’analyse ESG. Le principal risque pour l’emprunteur est de ne pas satisfaire au KPI en question, ce qui entraînerait une hausse de la marge d’intérêt. Néanmoins, cette incitation financière à atteindre les objectifs de développement durable renforce la confiance des consommateurs et des employés dans la démarche durable d’une entreprise.

Enel : la toute première obligation liée aux ODD

Sur le plan mondial, l’émission d’obligations vertes devrait atteindre 200 milliards de dollars en 2019, la Chine représentant à elle seule 20 % du total. Pour avoir émis des obligations vertes par le passé, le groupe énergétique italien Enel connaît bien le marché. En septembre 2019, les marchés de capitaux durables sont passés au niveau supérieur après l’annonce par Enel d’une obligation innovante liée aux ODD. À la différence des obligations vertes, les recettes ne sont pas réservées à un usage spécifique, mais le coupon est susceptible d’augmenter en fonction de certains KPI. Si l’idée vient du marché des SLL, c’était la première fois qu’un tel mécanisme était utilisé pour une obligation publique.

« Il est temps d’adopter une nouvelle approche à la fois efficace et évolutive. En 2020, pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris, BNP Paribas encourage tous les secteurs d’activité à devenir plus verts et s’engage à apporter un soutien financier concret à tous les processus de transition. » 

Avec son obligation à cinq ans liée aux ODD émise en USD, qui a permis de lever 1,5 milliard de dollars, Enel s’engage à porter sa capacité installée d’énergie renouvelable à au moins 55 % (contre 46 % au 1er semestre 2019) de sa capacité totale d’ici à la fin 2021. Ce KPI porte sur 4 ODD : ODD 7 (énergie propre et d’un coût abordable), ODD 13 (lutte contre les changements climatiques), ODD 4 (éducation de qualité) et ODD 8 (droit à un travail décent). Il fera l’objet d’un examen par Ernst & Young à la fin de 2021, le seul sur toute la durée de vie de l’obligation. Si l’objectif n’est pas atteint, le coupon (le paiement annuel des intérêts aux détenteurs d’obligations) augmentera de 25 points de base.

En octobre, après avoir émis la première obligation au monde liée à des ODD, Enel en a émis une deuxième, mais cette fois en euros, une opération de 2,5 milliards d’euros en trois tranches. La tranche à 15 ans est associée à l’ODD 13 (changement climatique), avec examen unique d’un nouveau KPI : objectif 1 d’Enel émissions de gaz à effet de serre égales ou inférieures à 125 g/kWheq au 31 décembre 2030 (objectif reposant sur des données scientifiques contrôlées par DNV GL). Les deux autres tranches sont en rapport avec l’ODD « énergie propre et à un coût abordable ».

« L’opération innovante d’Enel change la donne sur le marché des obligations durables », estime Agnès Gourc, Co-Head of Sustainable Finance Markets (Co-Responsable des marchés Finance durable) chez BNP Paribas. « Cela devrait ouvrir la voie à de nombreuses autres opérations qui façonneront le marché des obligations durables de demain. »

Siemens Gamesa : tout premier mécanisme de couverture du taux de change lié à une notation ESG

En octobre 2019, la société d’énergie espagnole Siemens Gamesa a annoncé un contrat de couverture du taux de change inédit de 174 millions d’euros lié à son score ESG RobecoSAM. Cette opération sans précédent permet de réduire son exposition au risque de change sur ses ventes d’éoliennes offshore à Taiwan tout en intégrant un KPI ESG dans le taux.

La non-atteinte de la note ESG annuelle visée générera une prime de développement durable que BNP Paribas s’engage à réinvestir dans des projets forestiers. De cette manière, BNP Paribas couvre non seulement activement son risque de change, mais soutient en même temps les ODD des Nations Unies avec une action concrète pour le climat.

Pour Delphine Queniart, Deputy Head of Global Sustainable Finance & Solutions for Global Markets and Securities Services (Responsable adjointe de Finance durable et solutions monde pour Marchés internationaux et Services titres) chez BNP Paribas, cette opération montre dans quelle mesure l’innovation financière peut soutenir l’obtention de résultats en matière de développement durable. « Il s’agit de créer les bonnes incitations, et de s’assurer que les intérêts de chacun sont les mêmes », explique-t-elle. « Nous devons penser différemment et dépasser les limites de l’écosystème financier afin de véritablement comprendre comment nous pouvons collaborer avec nos clients, des experts du développement durable et les acteurs locaux pour avoir un impact positif tangible. Cette opération montre comment l’innovation financière peut soutenir l’obtention de résultats en matière de développement durable. »

Lenzing : le tout premier schuldschein durable de BNP Paribas

En novembre 2019, la société autrichienne Lenzing AG, premier producteur de fibres de cellulose à base de bois, a annoncé être l’une des premières sociétés au monde à émettre un schuldschein lié à ses performances en matière de développement durable, pour un montant de 500 millions d’euros. Le schuldschein est un instrument de crédit de droit allemand à taux variable ou fixe.

Parmi les principaux objectifs de Lenzing en matière de développement durable se trouvent la réduction des émissions de soufre et de CO2, la diminution de la pollution des eaux usées, la mise en œuvre de solutions de protection de l’environnement et l’évaluation des fournisseurs sur des critères de développement durable avec l’introduction d’un nouveau module de contrôle environnemental. La performance de Lenzing par rapport à ces objectifs sera examinée chaque année par MSCI, une agence indépendante de notation du développement durable. Les résultats des KPI pourraient entraîner une fluctuation de la marge de +/- 2,5 points de base. Si la note s’améliore, Lenzing fera don des économies de marge à une œuvre de bienfaisance.

Raoul Heßling, Loan and Schuldschein Syndicate (Consortium prêts et schuldschein) chez BNP Paribas, parle de l’évolution radicale des structures de schuldschein durables cette année : « si par le passé les émetteurs s’engageaient à investir certains montants dans des projets verts, le principe du schuldschein vert, nous avons vu apparaître en 2019 le tout premier schuldschein lié aux critères ESG, avec une marge liée à la notation de développement durable. » Il ajoute que ces structures ouvrent le champ du schuldschein durable à un tout nouveau monde d’émetteurs qui travaillent sur leur empreinte sans toutefois pouvoir justifier d’investissements de centaines de millions dans des projets verts comme l’exigerait un schuldschein vert. Et M. Heßling de conclure : « Lenzing est à l’origine de la plus grosse opération de ce genre jamais réalisée. Nous sommes ravis d’en avoir été le chef de file et surtout le coordinateur du développement durable. »

Quel avenir pour la finance durable ? 

Il est temps d’adopter une nouvelle approche à la fois efficace et évolutive. En 2020, pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris, BNP Paribas encourage tous les secteurs d’activité à devenir plus verts et s’engage à apporter un soutien financier concret à tous les processus de transition. Les obligations de transition semblent particulièrement prometteuses pour aider les secteurs peu écologiques, tels que ceux du gaz, des mines, du ciment et de l’agriculture, à devenir plus durables, à produire moins de carbone et de déchets ou à améliorer le bien-être social grâce à des conditions de travail équitables.

Pour relever ces défis, BNP Paribas a annoncé la création d’une équipe Sustainable Finance Markets (Marchés finance durable) au sein de CIB, réunissant trois groupes d’experts afin d’offrir des solutions pour toute la gamme de financement par emprunt. Cette nouvelle équipe est codirigée par Agnès Gourc et Cécile Moitry.

« Le développement durable est aujourd’hui au cœur de toutes les discussions avec nos clients. Cette nouvelle structure nous permettra de répondre à tous leurs besoins », expliquent-elles.

« Nous partons déjà avec un net avantage et l’association de nos forces au sein de l’équipe Sustainable Finance Markets fera passer l’activité de financement durable de BNP Paribas au niveau supérieur. »

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