Les Américains qui ont de lourdes dettes d’études ont accueilli favorablement l’annonce faite mercredi par le président américain Joe Biden de l’annulation de 10 000 dollars de prêts étudiants, et certains d’entre eux espèrent pouvoir se passer d’heures de travail supplémentaires et peut-être prendre des vacances ou retourner à l’école.
« Je n’hésiterais pas à planifier un voyage ou à partir en vacances », a déclaré John Paul, 49 ans, directeur d’un restaurant à Washington DC, qui a déclaré avoir contracté des prêts pour payer les frais de scolarité de son fils. « Auparavant, nous avions à l’esprit que cette dette nous pesait. Maintenant, nous sommes quelque peu soulagés ».
Il a été interviewé peu après que l’administration Biden a annoncé qu’elle prolongerait jusqu’à la fin de l’année une pause liée à la pandémie de COVID-19 sur le remboursement des prêts étudiants, tout en effaçant 10 000 dollars de dette étudiante pour les emprunteurs dont le revenu est inférieur à 125 000 dollars par an, ou 250 000 dollars pour un couple marié.
Paul a déclaré que l’allégement réduira de moitié le montant de sa dette en cours.
Vincent Joseph, qui a obtenu son diplôme en 2019 et travaille actuellement dans un cabinet de lobbying à Washington, a déclaré qu’il était heureux d’apprendre que ses 6 500 dollars de dette restants seraient probablement allégés.
« Il pourrait y avoir toute une prochaine génération qui n’a pas à travailler des heures supplémentaires ou des emplois supplémentaires pour rembourser cette dette », a-t-il déclaré, notant qu’il avait pris un emploi à l’université pour rembourser ses prêts.
« De nombreuses personnes ont des emplois supplémentaires et, par conséquent, ne passent pas de temps avec leurs amis et leur famille parce qu’elles s’inquiètent de leur dette », a-t-il ajouté, estimant qu’il s’agissait d’un petit pas dans la bonne direction.
Les milléniaux, c’est-à-dire les personnes nées entre 1982 et 2000, « ont une dette d’études beaucoup plus importante, un taux d’accession à la propriété plus faible et une valeur nette inférieure à celle des générations précédentes », selon une étude publiée avant la pandémie de COVID-19 par le Government Accountability Office, organisme non partisan.
Alexis Horton, 20 ans, étudiant en biologie à l’université Howard, a déclaré que l’annonce est un soulagement pour ceux qui prévoient de poursuivre leurs études.
« En tant qu’étudiant en biologie qui veut aller à l’école de médecine, j’ai accumulé beaucoup de prêts à l’école, alors entendre que je pourrais peut-être obtenir 20 000 ou 10 000 dollars (de réduction) sonne vraiment bien », a déclaré Horton à Relief.
Les défenseurs de l’allègement de la dette des étudiants se sont félicités de cette mesure, mais ont également exhorté l’administration Biden à faire davantage pour traiter les problèmes systémiques.
Kyra Taylor, une avocate du National Consumer Law Center qui se concentre sur les prêts étudiants, a qualifié cette mesure de « changement de vie pour des millions d’Américains ».
La Maison Blanche estime que son plan d’allègement de la dette pourrait conduire à l’annulation complète de la dette d’environ 20 millions d’emprunteurs. Selon le site educationdata.org, environ 43 millions d’Américains ont une dette fédérale au titre des prêts étudiants.
Taylor, cependant, a ajouté que le plan ne fait pas assez pour aider les emprunteurs ayant des soldes plus importants, comme de nombreux Noirs américains, qui, selon les experts, sont confrontés à un lourd fardeau de la dette.
« L’administration devrait prendre des mesures supplémentaires pour remédier aux inégalités raciales que le système de prêts étudiants a exacerbées, ce qui signifie que les Noirs américains, et surtout les femmes noires, sont accablés par une dette de prêt étudiant plus importante simplement pour accéder aux mêmes opportunités que les autres », a-t-elle déclaré à Relief.
Le gouvernement a déclaré qu’il renonçait également à une dette allant jusqu’à 20 000 dollars pour les bénéficiaires des subventions fédérales Pell, soit quelque 6 millions d’étudiants issus de familles à faible revenu, et qu’il proposait une nouvelle règle qui protège certains revenus des plans de remboursement et annule certains soldes de prêts après 10 ans de remboursement.
