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La tournée de Macron dans le Golfe

La tournée de Macron dans le Golfe

Le contrat du Louvre Abu Dhabi aux Émirats arabes unis est prolongé jusqu'en 2047 et d'autres accords culturels franco-saoudiens.
Le président français Emmanuel Macron rencontre le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman Al Saud au Palais royal de Djeddah, le 4 décembre.

Le renouvellement du contrat d’Abu Dhabi permet au Louvre de s’associer au réseau de musées prévu dans la région d’AlUla en Arabie Saoudite.

La récente tournée du président français Emmanuel Macron dans le Golfe n’a pas seulement été l’occasion de conclure des ventes d’avions de chasse et d’hélicoptères pour plusieurs milliards de dollars. Elle a également été l’occasion de renforcer les coopérations culturelles avec les pays de la région, confirmant ainsi le rôle de la France en tant qu’acteur clé dans cette région.

Un partenariat habile et durable

Les Émirats arabes unis et le Musée du Louvre à Paris ont renouvelé le partenariat du Louvre Abu Dhabi pour dix années supplémentaires, prolongeant jusqu’en 2047 la licence d’utilisation de la marque Louvre qui faisait partie de l’accord initial d’un milliard d’euros signé en 2007. L’accord garantit des revenus supplémentaires de 165 millions d’euros pour la France, avec des paiements prévus en 2022 et 2023. En échange, le Louvre a promis de prêter quatre œuvres iconiques au satellite d’Abu Dhabi (aucun détail n’a encore été donné sur la sélection). Ouvert en 2017 sur l’île de Saadiyat, le musée emblématique de Jean Nouvel a accueilli plus de 2 millions de visiteurs durant ses deux premières années, avant d’être temporairement fermé en raison de la crise du Covid-19.

À Djeddah, les ministres français et saoudien de la Culture, Roselyne Bachelot et le prince Badr bin Abdullah bin Farhan Al Saud, ont signé un protocole d’accord de cinq ans pour « renforcer la coopération et les échanges culturels dans un large éventail de domaines culturels », du patrimoine au cinéma en passant par les arts visuels. Aucun détail ni budget n’a été rendu public, mais l’accord inclut le projet d’un centre culturel franco-saoudien appelé Villa Hegra dans la région d’AlUla, au nord-ouest du pays, qui fait l’objet d’un accord distinct avec la Commission royale du Royaume pour AlUla. La Villa Hegra aspire à devenir la « Villa Médicis », l’Académie française de Rome, du Moyen-Orient.

Le centre Georges Pompidou pourrait également participer

Des pourparlers sont également en cours avec le Centre Pompidou concernant sa contribution à la galerie Perspectives, un musée d’art contemporain prévu dans l’oasis d’AlUla. Et, maintenant que le contrat du Louvre Abu Dhabi a été renouvelé avec les Emiratis, le Louvre est également libre d’entamer des négociations pour définir sa contribution au réseau de musées prévu dans la province saoudienne. Les discussions avaient traîné entre les deux parties car, selon des sources françaises, Abu Dhabi avait souhaité conserver l’exclusivité de la présence du Louvre dans la région du Golfe.

Un porte-parole du Louvre a déclaré à The Art Newspaper que « l’article 3 de l’accord de 2007 [pour le Louvre Abu Dhabi] a été renouvelé sans changement ». En vertu de cet article, le Louvre s’est seulement engagé à ne pas répéter un « musée du Louvre » similaire ailleurs, mais cela n’exclut pas d’autres formes de partenariats culturels.

Des négociations sont également en cours pour confirmer le montant du financement que la France recevra de l’Arabie saoudite pour soutenir les musées et le patrimoine français – un engagement saoudien dans l’accord intergouvernemental de 2018 pour AlUla qui devrait s’élever à plusieurs centaines de millions d’euros.

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