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Qui sera le nouveau président de la Somalie

Qui sera le nouveau président de la Somalie

Les parlementaires somaliens se sont réunis dimanche dans un hangar d'aéroport lourdement fortifié pour choisir un nouveau président lors d'un vote nécessaire pour que l'aide étrangère continue d'arriver dans cette nation appauvrie et torturée par trois décennies de guerre civile.
Le président somalien Mohamed Abdullahi Mohamed

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  • Le vote populaire étant impossible, les législateurs vont élire le dirigeant.
  • Les soldats de la paix de l’Union africaine gardent le hangar de l’aéroport pendant le scrutin.
  • Deux anciens présidents somaliens parmi les candidats principaux
  • Les Somaliens souffrent de la sécheresse et de la violence.

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Dans un peloton de 35 candidats, les anciens présidents Sharif Sheikh Ahmed et Hassan Sheikh Mohamud sont les favoris, selon les analystes, même si leurs gouvernements n’ont pas réussi à endiguer la corruption ou la guerre des militants islamistes.

Le vote, soutenu par les Nations unies, a été retardé de plus d’un an en raison des querelles au sein du gouvernement, mais il doit avoir lieu ce mois-ci pour garantir un programme de 400 millions de dollars du Fonds monétaire international.

Une sécheresse record

Il se déroule pendant la pire sécheresse qu’ait connue ce pays de la Corne de l’Afrique en quarante ans, dans un contexte familier et déprimant de violence due aux attaques des rebelles d’Al Shabaab, aux luttes intestines entre les forces de sécurité et aux rivalités claniques.

Mercredi, un attentat suicide revendiqué par al Shabaab a blessé sept personnes lors de rassemblements politiques près du hangar de la capitale côtière Mogadiscio.

Vendredi, des combattants d’un groupe musulman soufi ont affronté les forces gouvernementales dans l’État de Galmudug. Un couvre-feu a été instauré à Mogadiscio dimanche, les rues étant calmes et les magasins fermés.

Bien que la simple tenue du processus ait été une sorte de succès, beaucoup dans ce pays de 15 millions d’habitants étaient sceptiques quant aux progrès réels. Les candidats en tête étaient des vieux visages recyclés du passé qui n’avaient pas fait grand-chose pour les aider, et ces votes étaient traditionnellement dominés par la corruption, se plaignaient-ils.

Le président sortant Mohamed Abdullahi Mohamed, surnommé « Farmaajo » en raison de son amour réputé pour le fromage italien formaggio, avait peu de chances d’être réélu après avoir perdu son soutien lors du vote parlementaire du mois dernier.

Pas de vie en Somalie

La Somalie n’est toujours pas en mesure d’organiser un vote populaire direct en raison de l’insécurité, le gouvernement ayant peu de contrôle au-delà de la capitale. Les soldats de la paix de l’Union africaine ont gardé le site à l’intérieur d’une « zone verte » de style irakien, tandis que les politiciens arrivaient, discutaient et écoutaient de la musique traditionnelle.

Deux ou trois tours de scrutin sont attendus, avec un résultat probable en fin de soirée.

« Le seul espoir que nous avons est cette élection », a déclaré Nur Ibrahim, étudiant en médecine.

« Il n’y a pas de vie en Somalie. Nous étudions et ensuite nous sommes bombardés par les terroristes. S’il n’y a pas de paix, l’éducation ne sert à rien. »

Outre les anciens présidents Ahmed (2009-2012) et Mohamud (2012-2017), le chef de la région semi-autonome du Puntland, Said Abdulahi Deni, a également de bonnes chances, selon les analystes.

Une seule femme se présentait, l’ancienne ministre des affaires étrangères Fawzia Yusuf Adam, mais on ne s’attendait pas à ce qu’elle recueille un soutien important dans cette société strictement patriarcale. en savoir plus

Ahmed, un ancien islamiste, a pris la tête d’un gouvernement de transition soutenu par l’Occident en 2009, établissant l’armée nationale et aidant à repousser Al Shabaab hors de Mogadiscio, bien qu’il soit revenu en force dans les régions. L’autre ancien président, Mohamud, était un militant pour la paix et un universitaire.

« Aujourd’hui, nous assistons tous à l’élection présidentielle la plus chaude jamais organisée », a déclaré Farah Ahmed, un ancien de Mogadiscio, ajoutant que si le président sortant, impopulaire, était réélu, de nombreux Somaliens quitteraient leur pays en désespoir de cause.

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Reportage de Charles PHIN
Édition : Evelyne BONICEL
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