Choisir ce lieu n’est pas anodin : l’Amazonie, souvent surnommée le “poumon de la planète”, joue un rôle crucial dans la régulation du climat mondial. Cependant, elle est aujourd’hui gravement menacée par la déforestation, l’exploitation minière illégale et les politiques de développement non durables. Cette COP doit donc être une réponse concrète à la détresse de cet écosystème vital.
Au centre des discussions, la protection des forêts tropicales occupe une place prépondérante. Les pays amazoniens, à commencer par le Brésil de Lula da Silva, demandent des financements internationaux pour soutenir les efforts de préservation. Il s’agit de compenser les pertes économiques liées à la protection de la forêt tout en créant des alternatives durables pour les populations locales. Ce concept de “justice climatique” est une revendication forte des pays du Sud, qui rappellent que leur développement ne doit pas être sacrifié pour compenser les émissions des nations les plus riches.
Un autre point clé est la mise en œuvre des engagements pris lors des précédentes COP. De nombreux pays du Nord sont sous pression pour intensifier leurs efforts de réduction des émissions de gaz à effet de serre. L’objectif d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 semble de plus en plus lointain, et l’urgence de passer des paroles aux actes se fait sentir. La question des “pertes et dommages”, qui avait marqué un tournant à la COP 27, revient avec encore plus d’intensité, alors que les catastrophes climatiques s’accélèrent.
Le contexte de cette COP est aussi marqué par une participation accrue des populations autochtones et de la société civile. Leur présence à Belém est plus qu’un symbole : elle est un rappel que les solutions doivent être inclusives et respectueuses des savoirs ancestraux. Ces communautés, qui subissent de plein fouet les impacts de la crise climatique, réclament des mesures concrètes pour protéger leurs terres et leurs droits.
Enfin, l’avenir des énergies fossiles est au cœur des débats. Plusieurs pays, en particulier les plus vulnérables aux effets du changement climatique, demandent un calendrier précis pour la sortie du pétrole et du gaz. Mais l’opposition est forte, notamment de la part des nations productrices d’hydrocarbures, qui invoquent leurs impératifs économiques. L’équilibre entre les ambitions climatiques et les intérêts géopolitiques reste fragile.
La COP 29 à Belém est un moment charnière. Elle représente un espoir de renouveau, mais elle est aussi un test de crédibilité pour les leaders mondiaux. Parviendront-ils à des accords réellement ambitieux, ou les intérêts nationaux continueront-ils de freiner la coopération mondiale ? Une chose est sûre : le temps presse, et l’Amazonie n’attendra pas.