Le président maldivien Ibrahim Mohammed Solih a exclu d’imposer l’état d’urgence, déclarant que “ce n’est pas le moment” pour de telles actions, et a assuré que le gouvernement prendrait des mesures contre les extrémistes religieux. Il s’agit de son premier commentaire public depuis que la querelle entre lui et son puissant collègue, le président du Parlement Mohammed Nasheed, a éclaté il y a quelques mois.
L’ancien président Nasheed, qui a échappé à une tentative d’assassinat le 6 mai dans la capitale Male, réclame depuis longtemps l’imposition de l’état d’urgence dans l’archipel pour s’attaquer, selon lui, aux extrémistes religieux qui l’ont pris pour cible. Les divergences entre les deux hommes se sont accentuées après que Nasheed a publiquement accusé le gouvernement d’être indulgent envers les extrémistes religieux et a pris ses distances “politiques” avec Solih.
Pas d’état d’urgence pour le moment a déclaré le président
Mercredi, Solih, s’exprimant pour la première fois sur le sujet, a déclaré qu’il n’allait pas imposer l’état d’urgence et que les personnes à l’origine de l’extrémisme religieux seraient trouvées et punies.
Solih et Nasheed sont tous deux des amis d’enfance et sont issus du même parti au pouvoir, le Parti démocratique des Maldives (MDP). Ce commentaire est intervenu quelques semaines après que le MDP, dirigé par Nasheed, a adopté une résolution demandant l’imposition de l’état d’urgence.
L’enquête sur l’affaire de la tentative d’assassinat de Nasheed a rendu son rapport quelques semaines plus tôt. Toutefois, Nasheed n’était pas satisfait des conclusions, affirmant que ceux qui avaient planifié et financé l’attentat étaient toujours en liberté.
La lutte contre l’extrémisme est un enjeu central pour les Maldives
La menace de l’extrémisme religieux est l’un des principaux défis en matière de sécurité nationale, comme l’a reconnu le président Solih l’année dernière. Entre-temps, le parti au pouvoir envisage également de mettre en place un programme au niveau gouvernemental pour sensibiliser la société à l’extrémisme. Toutefois, les responsables ont reconnu l’existence de contraintes budgétaires pour mener à bien ces programmes.
Il est proposé que le programme soit mené par le ministère islamique du pays, qui sera chargé de diffuser les véritables enseignements de l’islam. D’autres propositions, comme la séparation des extrémistes détenus des autres détenus en prison, sont également à l’étude.