Quelques jours après avoir exprimé son inquiétude face à la “détérioration” de la situation sécuritaire au Pakistan à la suite de la dernière attaque terroriste visant ses ressortissants, la Chine a exigé des protocoles de sécurité stricts pour ses ressortissants au Pakistan
Quelques jours après avoir exprimé son inquiétude face à la “détérioration” de la situation sécuritaire au Pakistan à la suite de la dernière attaque terroriste visant ses ressortissants, la Chine a exigé des protocoles de sécurité stricts pour les ressortissants chinois au Pakistan.
Cette demande a été formulée par l’ambassadeur chinois Nong Rong, qui a abordé la question de la sécurité des ressortissants de son pays avec le ministre pakistanais de l’Intérieur, Sheikh Rashid.
Encore un attentat suicide contre la Chine, le Pakistan sous pression
La réunion a eu lieu dans la capitale fédérale du Pakistan, Islamabad, deux jours après qu’un attentat suicide contre un cortège de véhicules transportant des ressortissants chinois sur l’autoroute Gwadar East-Bay, dans la province rétive du Baloutchistan, a coûté la vie à deux enfants pakistanais et blessé un travailleur chinois.
M. Rashid a déclaré qu’une stratégie commune était en cours d’élaboration pour la protection des entreprises et des ressortissants chinois au Pakistan.
“Nous améliorerons à tout prix le protocole de sécurité des ressortissants chinois”, a assuré M. Rashid à l’ambassadeur.
Le ministère de l’Intérieur a indiqué que l’ambassadeur avait demandé au ministre de l’Intérieur d’assurer un “protocole de sécurité plus solide” pour les ressortissants chinois.
Ces dernières semaines, on a constaté une augmentation de l’ampleur et de la fréquence des attaques contre les travailleurs et les diplomates chinois au Pakistan, selon Dawn.
Selon les médias, des motocyclistes armés ont ouvert le feu le 28 juillet sur une voiture transportant des ressortissants chinois à Karachi, causant de graves blessures par balle.
Cette fusillade a fait suite à l’explosion, le 14 juillet, d’un bus transportant du personnel chinois et pakistanais pour un projet de barrage financé par la Chine dans le nord-ouest du Pakistan, qui a plongé dans un ravin, tuant neuf citoyens chinois et quatre Pakistanais.
Le 20 août, un cortège transportant des travailleurs chinois a été attaqué par un kamikaze dans le cadre du projet d’autoroute de Gwadar East-Bay. Deux enfants ont été tués dans l’explosion qui a également fait plusieurs blessés, dont un ressortissant chinois.
L’Armée de libération islamique baloutche revendique la responsabilité des attaques.
Quelques heures plus tard, les médias locaux ont rapporté que l’Armée de libération baloutche interdite avait revendiqué l’attaque.
En 2018, l’organisation militante avait également revendiqué une attaque à l’arme à feu et à la bombe contre le consulat de Chine à Karachi. Trois terroristes ont été tués tandis que deux policiers et deux civils ont perdu la vie, les forces de sécurité ayant déjoué l’attaque.
Dans une déclaration publiée un jour après l’attaque du cortège de Gwadar, l’ambassade de Chine a déclaré : “Les départements concernés à tous les niveaux au Pakistan doivent prendre des mesures pratiques et efficaces pour mettre en œuvre des mesures de sécurité renforcées dans l’ensemble du processus et améliorer le mécanisme de coopération en matière de sécurité afin de s’assurer que des incidents similaires ne se reproduisent pas”.
“Récemment, la situation sécuritaire au Pakistan s’est aggravée. Plusieurs attaques terroristes se sont succédées, faisant plusieurs victimes parmi les citoyens chinois. L’ambassade de Chine au Pakistan rappelle aux citoyens chinois au Pakistan d’être vigilants, de renforcer les mesures de sécurité, de réduire les sorties inutiles et de prendre des mesures de protection efficaces”, indique le communiqué.
Les travaux de l’autoroute de la baie orientale de Gwadar ont été lancés en novembre 2017. Le projet est considéré comme un point fort du cadre du méga-corridor économique Chine-Pakistan (CPEC).
Le CPEC fait partie de l’initiative “la Ceinture et la Route” (BRI), une stratégie globale de développement des infrastructures adoptée par le gouvernement chinois en 2013 pour investir dans près de 70 pays et organisations internationales.
Elle est considérée comme une pièce maîtresse de la politique étrangère du secrétaire général du Parti communiste chinois (PCC) et dirigeant chinois Xi Jinping.
Le Pakistan et la Chine avaient lancé le CPEC il y a six ans avec un portefeuille d’investissements initial d’environ 46 milliards de dollars, qui a ensuite été porté à 60 milliards de dollars.
La part des projets en cours de réalisation s’élève à 28 milliards d’USD, selon la présentation de l’Autorité du CPEC à l’organe du cabinet en janvier de cette année.
Jusqu’à présent, 17 projets d’une valeur de 13 milliards d’USD ont été achevés, tandis que 21 autres projets d’un coût estimé à 12 milliards d’USD sont en cours de réalisation.