“L‘Émirat islamique d’Afghanistan [nom donné par les talibans à leur régime] n’a aucun problème avec l’éducation des filles ; c’est pourquoi nous avons payé les salaires des enseignantes. Nous allons engager davantage d’enseignantes pour les filles”, a déclaré Aziz Ahamd Ryan, porte-parole du ministère de l’Éducation des Talibans, cité par Khaama Press, au lendemain des pourparlers du groupe à Oslo, en Norvège.
Depuis son arrivée au pouvoir l’année dernière, le groupe subit une pression immense de la part de la communauté internationale et des défenseurs des droits, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays, pour qu’il rouvre les écoles pour les filles. L’ancien président afghan Hamid Karzai, dans une récente interview à CNN, a souligné l’importance de permettre l’éducation des filles.
Bien que les talibans n’aient jamais explicitement parlé d’interdire l’éducation des filles, en particulier des filles âgées, ils ont réaffirmé qu’ils s’étaient efforcés de créer un “environnement sûr” et de “renforcer les capacités” en augmentant le nombre d’enseignantes.
Fait significatif, la Norvège a accueilli dimanche et lundi une délégation de talibans dirigée par le ministre des affaires étrangères par intérim du groupe, Amir Khan Muttaqi, et a facilité les discussions avec d’autres Afghans non talibans de divers horizons, notamment des représentants des femmes.
“Les deux parties ont écouté patiemment les points de vue de l’autre et ont convenu d’œuvrer à l’amélioration de la situation économique, politique et sécuritaire de l’Afghanistan, qui est un pays partagé par tous”, peut-on lire dans une déclaration commune publiée après la réunion.
Le communiqué ajoute : “Les participants à la réunion ont convenu que la solution à tous les conflits en Afghanistan passe par les négociations et la réconciliation et que de telles réunions sont favorables à l’Afghanistan”.
Les responsables talibans ont également discuté de l’aide humanitaire, du déblocage des réserves nationales afghanes gelées et d’autres questions lors de leurs rencontres avec les représentants spéciaux des États-Unis, du Royaume-Uni, de la Norvège, de l’Allemagne, de l’Italie, du Qatar, de la France et de l’UE.
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Reportage d’Evelyne BONICEL
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