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L’Éthiopie toujours prisonnière de ses tensions communautaires.

L’Éthiopie toujours prisonnière de ses tensions communautaires.

Alors que le conflit entre la communauté tigrée et les forces du gouvernement éthiopien dans la région du Tigrée, près du district de Mekele s’intensifie, c’est maintenant près de la frontière soudanaise dans la région occidentale de Benishangul-Gumuz que d’autres combats ont été rapportés

Au moins 90 personnes auraient été tuées mardi lorsque des hommes armés, de l’ethnie Gumuz, selon nos témoins joints par téléphone, auraient pris d’assaut le village de Daletti  à l’ouest de l’Éthiopie. Cette information a été confirmée par mercredi la Commission éthiopienne des droits de l’homme.

Les victimes appartiendraient à l’ethnie des Amharas, minoritaire dans cette région

Selon nos informations, la campagne au Tigré a entravé la capacité de M. Abiy à endiguer des affrontements comme celui qui s’est produit récemment à Benishangul-Gumuz, car elle l’a obligé à détourner des soldats de toute l’Éthiopie vers le Tigré. En conséquence, les affrontements ethniques qui s’intensifiaient déjà depuis des mois n’ont fait qu’empirer.

Le massacre dans la région de Benishangul-Gumuz, le long de la frontière avec le Soudan, est un nouveau défi lancé au régime du Premier ministre Abiy Ahmed, qui est arrivé au pouvoir en 2018 , promettant d’unir l’Éthiopie. Il lutte aujourd’hui pour contenir une vague de violences ethniques toujours plus grande.

Le 22 décembre, M. Abiy a pris du temps pour la campagne au Tigré pour visiter Benishangul-Gumuz et apaiser les tensions dans la région. Mais un jour plus tard, des hommes armés ont attaqué un village, faisant au moins 100 morts, selon les groupes de défense des droits de l’homme.

Aaron Maasho, un porte-parole de la Commission éthiopienne des droits de l’homme, financée par le gouvernement, qui a rapporté les meurtres de mercredi, a exhorté M. Abiy à déployer des forces de sécurité supplémentaires pour maintenir la paix dans cette région troublée.

“Pour la énième fois, nous appelons les autorités fédérales et régionales à renforcer la sécurité à Metekel”, a-t-il déclaré, faisant référence au district de Benishangul-Gumuz où les meurtres ont eu lieu. 

La décision de M. Abiy Ahmed d’ouvrir la politique éthiopienneen libérant les prisonniers politiques et en permettant le retour des exilés, a été largement acclamée. Mais elle a également déclenché des tensions ethniques latentes.

Benishangul-Gumuz, par exemple, abritre cinq grands groupes ethniques, pour la plupart issus des peuples Berta et Gumuz. Cependant, la région abrite également des minorités amharas, oromos, tigréens et agaws – une source de tension croissante.

Billene Seyoum, porte-parole du Premier ministre Abiy, n’a pas répondu aux questions sur la violence.

Dessalegn Chanie, un politicien de l’opposition Amhara, a déclaré que des signes avaient été observés ces derniers jours, indiquant que des hommes armés des groupes ethniques Oromo et Gumuz préparaient une attaque, en particulier dans les zones où la sécurité fédérale était peu présente.

“Ces attaques étaient préméditées et très bien préparées”, a-t-il déclaré.

Bien que M. Abiy Ahmed ait déclaré la victoire au Tigré le mois dernier, les responsables des Nations Unies affirment que le combat se poursuit.

Mercredi, l’Éthiopie a déclaré que ses militaires avaient tué trois membres de haut rang de l’ancien parti au pouvoir au Tigré, le Front populaire de libération du Tigré, dont Seyoum Mesfin, un ancien ministre des affaires étrangères de l’Ethiopie.

Après avoir reçu le prix Nobel de la paix en 2019 pour avoir été l’un des grands artisans de la paix dans le conflit entre Ethiopiens et Erythréens, Abiy Ahmed demeure plus que jamais sous pression dans son souhait de rassembler l’Éthiopie dans ses multiples différences et ethnicités

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