L’accord négocié à Bruxelles calme la dernière flambée d’un conflit vieux de plusieurs décennies entre la Serbie et le Kosovo, mais ne résout pas une question plus importante qui bloque les négociations d’adhésion à l’Union européenne : la normalisation des relations entre la Serbie et son ancienne province, le Kosovo, après l’indépendance de Pristina en 2008.
“Nous avons un accord”, a déclaré Miroslav Lajcek, l’envoyé de l’Union européenne chargé de régler l’un des conflits territoriaux les plus épineux d’Europe. “Après deux jours d’intenses négociations, un accord sur la désescalade et la voie à suivre vient d’être conclu”, a-t-il déclaré sur Twitter, où il a publié les détails.
L’OTAN en soutien
En vertu de cet accord, les troupes de l’OTAN remplaceront les unités de police kosovares à la frontière, qui se retireront à partir de samedi. À partir de lundi, les deux pays apposeront des autocollants spéciaux sur les plaques d’immatriculation des voitures afin de supprimer les symboles nationaux et de permettre la libre circulation des citoyens.
L’OTAN a envoyé quelque 5 000 soldats au Kosovo sous mandat des Nations unies depuis juin 1999, pour superviser une paix fragile après une campagne de bombardements menée par les États-Unis pour mettre fin au conflit ethnique.
Le nouvel accord met fin à l’interdiction faite par le Kosovo à tous les conducteurs en provenance de Serbie de présenter une immatriculation temporaire imprimée. Selon Pristina, cette mesure avait été prise en représailles des mesures en vigueur en Serbie à l’encontre des conducteurs du Kosovo depuis 2008.
La Serbie n’accepte pas un Kosovo indépendant
La Serbie ne reconnaît pas l’indépendance du Kosovo et estime qu’elle a le droit de prendre des mesures officielles telles que l’immatriculation des voitures.
M. Lajcek a déclaré qu’il travaillait à une solution à plus long terme.
Selon les diplomates, cette confrontation a rappelé au monde entier le conflit plus large entre le Kosovo et la Serbie, qu’il appartient à l’UE de résoudre. Un diplomate de haut rang à Bruxelles a déclaré que la dernière flambée était, en partie, une tentative d’attirer l’attention de Bruxelles alors que le processus d’adhésion à l’UE est au point mort.
À la veille d’un sommet UE-Balkans qui se tiendra le 6 octobre en Slovénie, les journalistes ont rapporté mardi que les 27 États membres n’ont pas encore réussi à se mettre d’accord sur une déclaration réaffirmant leur promesse, vieille de 18 ans, d’une future adhésion à l’UE pour les États des Balkans occidentaux.