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Le sentiment anti-chinois au Pakistan

Le sentiment anti-chinois au Pakistan

La Chine tirera-t-elle une leçon de l'"attaque terroriste" perpétrée au Pakistan contre ses travailleurs ?
Petit garçon portant tenants les drapeaux pakistanais et chinois

L’incident survenu au Pakistan contre des travailleurs chinois est d’autant plus inquiétant que le personnel et les techniciens chinois travaillent sur divers projets non seulement au Pakistan, mais aussi dans d’autres pays d’Asie du Sud comme le Sri Lanka, le Bangladesh, le Népal, ainsi que dans de nombreuses nations africaines, écrit N S Venkataram pour le South Asia Monitor.

Le Premier ministre chinois Li Keqiang s’est entretenu avec le Premier ministre pakistanais Imran Khan il y a quelques jours et a demandé plus de sécurité pour son personnel au Pakistan après qu’une récente attaque terroriste ait tué neuf travailleurs chinois dans la province de Khyber Pakhtunkhwa.

Le 14 juillet, un véhicule conduit par un kamikaze et chargé d’explosifs a percuté un convoi de travailleurs chinois qui se rendaient sur le site du projet hydroélectrique – qui fait partie de la coopération économique entre la Chine et le Pakistan – sur le fleuve Indus, près de la ville de Dasu, dans le district de Kohistan.
Ce n’est pas la première fois que les techniciens et le personnel chinois sont attaqués par des groupes extrémistes et terroristes au Pakistan. On rapporte que l’armée pakistanaise a été postée sur des sites de projets sensibles pour assurer la sécurité des travailleurs chinois. Cependant, l’attaque actuelle – qui a également fait 27 blessés parmi le personnel chinois – est la plus meurtrière et a été largement rapportée par les médias internationaux.

De toute évidence, le gouvernement chinois est très préoccupé par cette tendance à la violence et doit se demander s’il s’agit d’une indication de la forme des choses à venir. L’incident survenu au Pakistan contre des travailleurs chinois est d’autant plus inquiétant que le personnel et les techniciens chinois travaillent sur divers projets non seulement au Pakistan, mais aussi dans d’autres pays d’Asie du Sud comme le Sri Lanka, le Bangladesh, le Népal, ainsi que dans de nombreuses nations africaines.

En lançant ses projets d’infrastructure dans le cadre de l’initiative “la Ceinture et la Route” (BRI) dans plusieurs pays en développement, Pékin a non seulement endetté ces petits pays auprès de la Chine, mais a également favorisé ses intérêts économiques, industriels et politiques.

Le sentiment anti-chinois au Pakistan

Dans le cas du Pakistan, dans le cadre du corridor économique Chine-Pakistan (bien que Pékin ait précisé que le projet Dasu n’en faisait pas partie), la Chine est impliquée dans un grand nombre de projets d’infrastructure et d’exploitation minière, sans compter qu’elle a pratiquement pris le contrôle du port stratégique de Gwadar, dans la province du Baloutchistan. Grâce à ces mesures et à l’octroi de prêts considérables, la Chine a fait en sorte que le Pakistan ne puisse jamais échapper à son emprise et à son contrôle dans un avenir prévisible.  

Auparavant, le Pakistan entretenait des relations étroites avec les États-Unis et d’autres pays occidentaux. Cependant, ces pays ne s’alignaient sur le Pakistan qu’en tant que partenaire stratégique dans les conditions géopolitiques de l’époque. Ils ont accordé des subventions et une aide au Pakistan de plusieurs manières, mais n’ont jamais cherché à prendre le contrôle de l’économie et des projets d’infrastructure du pays.  Le rôle actuel de la Chine au Pakistan est très différent de celui que jouaient auparavant les États-Unis et les pays occidentaux.

Malheureusement, ces dernières années, des groupes extrémistes et des organisations terroristes islamistes très motivées ont pris pied au Pakistan et de nombreux pays considèrent que le pays est dominé par les terroristes. Cela est d’autant plus évident que les pays y réfléchissent à deux fois avant d’accepter de participer à des activités sportives ou autres au Pakistan de nos jours, par crainte des menaces pour la sécurité.

Aujourd’hui, le peuple pakistanais est pris entre la domination chinoise d’une part et la domination des groupes terroristes d’autre part. Alors que de nombreux citoyens pakistanais avisés sont préoccupés par la situation intérieure actuelle et souhaitent que leur pays se débarrasse de la domination de la Chine communiste et des groupes terroristes islamistes, les extrémistes savent que la domination de la Chine sur le Pakistan est contraire à leurs intérêts.  C’est la raison pour laquelle certains de ces groupes prennent pour cible le personnel chinois au Pakistan.

Non seulement au Pakistan, mais aussi dans d’autres pays où Pékin tente de dominer, les sentiments anti-chinois augmentent. Des manifestations ont récemment eu lieu au Sri Lanka contre la présence croissante de la Chine dans ses projets d’infrastructure.

La prise de conscience de Pékin

L’inquiétude exprimée par le Premier ministre chinois Li au sujet des attaques terroristes contre le personnel chinois travaillant au Pakistan indique peut-être que Pékin prend conscience que la domination économique, financière et militaire sur des pays économiquement plus faibles ne suffit pas pour atteindre ses objectifs expansionnistes. Le pouvoir du peuple dans les pays que Pékin cherche à contrôler sera bientôt un sérieux défi pour la Chine.

Même après avoir occupé le Tibet pendant plusieurs décennies en lançant des agressions brutales et en massacrant des milliers de Tibétains protestataires, la Chine n’est pas en mesure de permettre aux citoyens d’autres pays de visiter librement la région et de constater les conditions par eux-mêmes. Cela indique clairement que la Chine a beaucoup à cacher sur les conditions actuelles au Tibet et qu’elle craint le pouvoir du peuple sur place.

La Chine doit désormais revoir sa politique et son approche de la région. Elle ne peut plus prendre pour acquis les populations des pays plus petits et plus faibles, où la Chine semblait jusqu’à présent penser que soumettre les gouvernements à son contrôle serait suffisant. Dans la politique mondiale, l’argent et la puissance militaire ne suffisent pas à dominer une région. Pékin va certainement l’apprendre au prix fort.

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