Un accord entre les États-Unis et le Nigeria, portant sur la protection et la préservation des biens culturels, a été signé la semaine dernière.
Le protocole d’accord bilatéral a été signé par l’ambassadeur américain et le ministre nigérian de l’information et de la culture, lors d’une cérémonie qui s’est tenue à Abuja, la capitale du pays africain. Cette initiative témoigne de l’intention de collaborer pour lutter contre le trafic illicite d’objets, notamment de matériel archéologique et ethnologique datant de 1500 à 1770 ans.
“Cet accord réduira certainement l’incitation au pillage de notre matériel archéologique et ethnologique irremplaçable”, déclare Alhaji Lai Mohammed, ministre de l’information et de la culture du Nigeria. “Nous implorons les autres nations amies de s’inspirer des États-Unis d’Amérique et de se joindre à nous pour trouver des moyens d’empêcher l’importation illégale de nos antiquités dans ces nations.”
Les États-Unis ont conclu des accords comparables avec d’autres pays d’Afrique, notamment l’Égypte et l’Algérie, dans le cadre de leur engagement envers la Convention de l’UNESCO de 1970 concernant les mesures à prendre pour interdire et empêcher l’importation, l’exportation et le transfert de propriété illicites des biens culturels.
L’accord garantit que les artefacts couverts par l’accord nécessiteront des licences d’exportation appropriées, faute de quoi ils seront saisis, “sans que le Nigeria doive passer par le labyrinthe des procédures judiciaires et diplomatiques qui, la plupart du temps, [sont] coûteuses et longues”, ajoute M. Mohammed.
D’une durée initiale de cinq ans, l’accord intervient également à un moment intéressant pour le Nigeria, qui est indépendant depuis 1960 et qui prend de plus en plus de mesures pour protéger son patrimoine, après des siècles de pertes et de dommages. Le colonialisme, le manque de ressources et une législation inadaptée ont joué un rôle, les pertes les plus célèbres ayant été subies par le royaume du Bénin au XIXe siècle. Les pillages des années 1980 et 1990 (y compris les vols de musées à grande échelle, comme celui du Musée national), ont été accompagnés de préoccupations constantes concernant la destruction de sites archéologiques majeurs.
“Le pillage des biens culturels prive une nation de son patrimoine culturel et de son identité”, déclare Lee Satterfield, secrétaire d’État adjoint américain chargé des affaires éducatives et culturelles. Les États-Unis, ajoute-t-il, “sont inébranlables dans leur engagement à lutter contre le trafic de biens culturels et ce nouvel accord bilatéral fournit un cadre solide pour s’associer au Nigeria afin de préserver son riche patrimoine pour les générations futures”.
Les tentatives de rapatriement de biens culturels déjà sortis du pays s’intensifient également. Un nombre croissant d’institutions des deux côtés de l’Atlantique s’engagent à restituer des objets. L’année dernière, l’Allemagne a notamment accepté de rendre plus de 1 000 bronzes du Bénin pris lors du massacre de 1897, le musée du Quai Branly a restitué 26 objets, l’université d’Oxford a décidé de rendre 145 objets et la National Gallery of Art de Washington a rendu une sculpture de coq en laiton.