Les migrations en provenance d’Afghanistan risquent d’augmenter sous le régime des talibans, a déclaré mercredi l’Union européenne, appelant les États membres à augmenter les quotas d’admission pour les Afghans ayant besoin de protection, en particulier pour les femmes et les filles.
“L’instabilité en Afghanistan est susceptible d’entraîner une pression migratoire accrue”, a déclaré dans un communiqué la commissaire Ylva Johansson, responsable de la migration et de l’asile au sein de la Commission exécutive de l’UE.
“J’ai appelé les États membres à renforcer leur engagement en matière de réinstallation et à augmenter les quotas de réinstallation afin d’aider les personnes ayant besoin d’une protection internationale”, a ajouté Mme Johansson.
Les insurgés talibans ont pris le contrôle de la capitale afghane Kaboul dimanche, incitant des milliers d’Afghans désireux de quitter le pays à se précipiter à l’aéroport.
De nombreux États membres de l’UE craignent que l’évolution de la situation en Afghanistan ne déclenche une répétition de la crise migratoire européenne de 2015/16, lorsque l’arrivée chaotique de plus d’un million de personnes en provenance du Moyen-Orient a mis à rude épreuve les systèmes de sécurité et de protection sociale et alimenté le soutien aux groupes d’extrême droite.
Mercredi, les pays de l’UE ont accusé le Belarus de mener “une attaque directe” en poussant les demandeurs d’asile à franchir sa frontière. Mal à l’aise face à la perspective d’un afflux de migrants afghans, ils ont convenu qu’ils devaient renforcer leurs frontières extérieures à l’avenir. lire la suite
Mme Johansson a déclaré que des discussions avaient été entamées entre les pays de l’UE sur les évolutions possibles et l’état de préparation de l’Union.
Elle a déclaré que l’UE devrait soutenir les pays limitrophes de l’Afghanistan vers lesquels un nombre important d’Afghans ont déjà fui et, si nécessaire, accroître cette aide en fonction de l’évolution de la situation, tout en laissant entrer davantage de personnes dans le besoin.
Elle a exclu les expulsions vers l’Afghanistan, une interdiction pour laquelle plusieurs pays de l’UE s’étaient encore battus il y a deux semaines.
“En l’état actuel des choses, la situation en Afghanistan n’est clairement pas sûre et elle ne le sera pas avant un certain temps”, a déclaré Mme Johansson. “Par conséquent, nous ne pouvons pas forcer les gens à retourner en Afghanistan”.
