C’est alors qu’entre en scène l’informaticien en disgrâce Jean-Baptiste Cuchas (Albert Dupontel), qui devient un allié surprenant.
À un moment donné dans Adieu les cons, Terry Gilliam fait une apparition dans le rôle d’un vendeur d’armes dans un publireportage, vendant des pistolets et des fusils avec le zèle qui le caractérise. La présence de Gilliam, ainsi qu’une dédicace à l’écran à Terry Jones, est un marqueur pour la farce avec un cœur de l’auteur-réalisateur-star Albert Dupontel, qui prend une partie de l’invention folle et de l’énergie folle des Monty Python et l’injecte dans une histoire d’êtres humains fragiles à bout de nerfs. Si toutes les blagues ne passent pas, c’est le genre de comédie française qui plaît au public et qui corrige l’idée reçue selon laquelle le cinéma français n’est qu’un cinéma romantique ou dramatique
L’intrigue délirante réunit deux personnages disparates et désespérés : la coiffeuse Suze Trappet (Virginie Efira) qui, atteinte d’une maladie auto-immune en phase terminale, décide de rechercher le fils qu’elle a abandonné à l’âge de 15 ans ; et l’expert en sécurité informatique Jean-Baptiste Cuchas (Dupontel), écarté de son emploi bien-aimé par de jeunes arrivistes, qui prévoit de se suicider sur une liaison vidéo en direct, en criant à ses patrons : “Bye-bye, crétins !” en se tirant une balle. Leurs chemins se croisent lorsque les plans de Cuchas tournent mal et que Suze a besoin d’un gars qui maîtrise l’informatique pour l’aider à trouver les dossiers de son fils.
Un film agréable et divertissant
C’est un film agréable et divertissant – avec un flashback amusant et granuleux de la jeunesse de Suze – qui explose en une chasse à travers la ville, dans laquelle Suze et Jean-Baptiste demandent l’aide d’un archiviste aveugle (un Nicolas Marié qui vole la vedette) pour trouver les coordonnées du garçon disparu. Nous avons donc droit à des évasions de dernière minute, à une course-poursuite frénétique en voiture (bien sûr, l’archiviste aveugle prend le volant) et à des pauses pour reprendre son souffle (l’obstétricienne de Jackie Berroyer, atteinte d’Alzheimer, ne se souvient plus des détails essentiels concernant l’enfant de Suze). Dupontel jongle habilement avec les éléments farfelus sans jamais diluer la résonance émotionnelle et, alors que le film entre dans son dernier tiers, il trouve un filon émotionnel large qui semble mérité et touchant.
Tout ne fonctionne pas, et le méli-mélo de thèmes – de la nature écrasante de la bureaucratie (bonjour, Brazil de Gilliam) à la timidité en amour en passant par les dangers d’une vie sans empreinte numérique – semble éparpillé. Ce qui colle, c’est le lien croissant entre Suze et Jean-Baptiste, leur chimie étant parfaitement mise en évidence par Efira et Dupontel. Ils sont la colle qui maintient l’ensemble du film à haute vitesse. Montez à bord.
Bye Bye Morons est une virée sauvage qui débouche sur quelque chose de beaucoup plus sincère. Venez pour les rires, restez pour les sensations.