Jeudi, un attentat suicide perpétré par l’État islamique a tué des dizaines d’Afghans et 13 soldats américains qui surveillaient l’aéroport de Kaboul au cours d’un pont aérien qui a permis d’évacuer environ 114 400 personnes au cours des deux dernières semaines.
Les forces américaines ont lancé dimanche une frappe militaire dans la capitale afghane visant un éventuel attentat suicide à la voiture piégée, ont indiqué des responsables américains.
“Nous sommes dans une période de grave danger compte tenu de ce que nous voyons dans les renseignements”, a déclaré le conseiller à la sécurité nationale de M. Biden, Jake Sullivan, dans une interview diffusée dimanche dans le cadre de l’émission “State of the Union” de CNN, avant que la dernière frappe ne soit signalée.
“Nous prenons toutes les mesures possibles sous la direction du président pour nous assurer que nos forces sont protégées sur le terrain alors même qu’elles achèvent leur mission de ramener les citoyens américains restants et les alliés afghans.”
M. Biden, un démocrate, a dû faire face aux critiques des législateurs républicains, qui ont accusé son administration de bâcler le retrait des forces américaines d’Afghanistan.
Après leur arrivée à la base du Delaware, M. Biden et son épouse, Jill, ont rencontré les familles des militaires tués dans l’attaque.
Ils ont assisté au chargement dans des fourgons de caisses recouvertes de drapeaux contenant les dépouilles de 11 militaires. Des pleurs ont été entendus et une femme s’est effondrée et a été transportée dans une ambulance. Après l’événement, une femme a laissé échapper des cris d’angoisse.
Les restes de deux autres membres du service seront transférés lors d’un événement non couvert par les médias, à la demande de leurs familles.
L’attaque de jeudi, qui a été revendiquée par ISIS-K, l’affilié afghan de l’État islamique, est l’incident le plus meurtrier pour les membres des services américains en Afghanistan depuis une décennie.
L’attentat a eu lieu juste à l’extérieur des portes de l’aéroport, où des milliers de personnes se sont rassemblées pour tenter de prendre un vol vers l’extérieur de ce pays d’Asie du Sud depuis le retour au pouvoir des talibans le 15 août.
L’avancée rapide des talibans en Afghanistan dans le contexte du retrait des troupes américaines et alliées, combinée aux scènes chaotiques à l’aéroport, a placé M. Biden devant son plus grand défi de politique étrangère en tant que président.
M. Biden a promis de punir les responsables de l’attentat à la bombe de l’aéroport. Samedi, l’armée américaine a déclaré avoir tué deux militants de l’ISIS-K lors d’une attaque de drone dans l’est de l’Afghanistan.
M. Sullivan a déclaré que ces deux personnes “sont des individus impliqués dans la facilitation, la planification et la production d’engins explosifs et qu’ils font partie du réseau plus large d’ISIS-K.”
Une présence diplomatique américaine est peu probable
Les États-Unis ont évacué près de 5 500 citoyens américains d’Afghanistan depuis le 14 août, dont 50 au cours de la dernière journée, et s’efforçaient toujours de faire monter sur des vols d’évacuation environ 250 citoyens américains encore dans le pays, a déclaré un porte-parole du département d’État.
L’OTAN, l’Union européenne et 97 autres pays ont signé dimanche une déclaration commune avec les États-Unis indiquant qu’ils continueraient à délivrer des documents de voyage aux Afghans à risque et qu’ils attendaient des talibans qu’ils respectent leur engagement de permettre à ces personnes de partir.
Il est peu probable que les États-Unis aient des diplomates dans le pays après la date limite de mardi pour le retrait des forces de l’OTAN, a déclaré le secrétaire d’État Antony Blinken dans une interview accordée à l’émission “Meet the Press” de la chaîne NBC.
“Pour ce qui est d’avoir une présence diplomatique sur le terrain le 1er septembre, il est peu probable que cela se produise”, a déclaré M. Blinken.
Le sénateur Ben Sasse, membre républicain de la commission sénatoriale du renseignement, a déclaré que l’administration n’avait pas réussi à planifier une prise de contrôle par les talibans, et a critiqué Blinken pour avoir donné une vision trop positive de l’effort d’évacuation.
“Leur plan s’est essentiellement résumé à des paroles en l’air. Des gens sont morts et d’autres vont mourir parce que le président Biden a décidé de s’appuyer sur des paroles en l’air plutôt que sur la réalité”, a déclaré M. Sasse à l’émission “This Week” sur ABC.
D’autres membres du Congrès ont promis d’examiner ce qui a mal tourné en Afghanistan. Le président de la commission des affaires étrangères du Sénat, le démocrate Bob Menendez, a déclaré au début du mois que sa commission tiendrait une audition sur la politique américaine à l’égard de l’Afghanistan “y compris les négociations imparfaites de l’administration Trump avec (les) Talibans, et l’exécution imparfaite du retrait américain par l’administration Biden”.
