Il s’agit de sa réponse la plus sévère à une série de prises de pouvoir militaires.
Cette décision a été prise lors d’un sommet d’urgence de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) à Accra, en réponse au putsch de la semaine dernière en Guinée et à la lenteur perçue des progrès vers l’instauration d’un régime constitutionnel au Mali après le coup d’État de l’année dernière.
Les avoirs des membres de la junte ont été gelés.
Les chefs d’État de la région ont décidé de geler les avoirs financiers et d’imposer des interdictions de voyager aux membres de la junte guinéenne et à leurs proches, insistant sur la libération du président Alpha Condé et sur une courte transition.
“Dans six mois, des élections devraient être organisées”, a déclaré le président de la Commission de la CEDEAO, Jean-Claude Kassi Brou, lors d’un point de presse.
Le bloc a également accentué la pression sur le gouvernement de transition du Mali, exigeant qu’il respecte l’accord sur l’organisation d’élections en février 2022 et qu’il présente une feuille de route électorale d’ici le mois prochain, selon le communiqué publié à l’issue du sommet.
Toute personne au Mali qui entrave la préparation des élections s’expose aux mêmes sanctions que celles imposées à la Guinée, indique le communiqué.
Les dirigeants qui ont participé au sommet ont salué cette position plus dure. L’Afrique de l’Ouest et centrale a connu quatre coups d’État depuis l’année dernière – des bouleversements politiques qui ont intensifié les inquiétudes quant à un retour en arrière vers un régime militaire dans une région riche en ressources mais frappée par la pauvreté.
“Je me félicite des actions fortes du sommet pour sauvegarder la démocratie, la paix, la sécurité et la stabilité dans la sous-région”, a tweeté le président sénégalais Macky Sall.
Les dirigeants du coup d’État en Guinée organisent cette semaine des consultations avec diverses personnalités, groupes et chefs d’entreprise du pays afin de définir un cadre pour la transition.
Tard jeudi, ils ont déclaré qu’ils attendaient également une délégation de chefs d’État régionaux à Conakry pour des discussions vendredi.
Les soldats à l’origine du coup d’État du 5 septembre ont déclaré qu’ils avaient évincé Condé en raison de préoccupations liées à la pauvreté et à la corruption, et parce qu’il ne remplissait un troisième mandat qu’après avoir modifié la constitution pour l’autoriser.
Le Mali toujours en proie à des troubles sociaux et politiques
Le putsch au Mali a été largement précipité par une crise sécuritaire, qui a vu des militants liés à Al-Qaïda et à l’État islamique étendre leur influence dans le nord et le centre du pays.
La promesse des nouvelles autorités maliennes d’organiser des élections présidentielles et législatives au début de l’année prochaine a été mise à mal par leur incapacité à respecter diverses échéances, notamment le début de la mise à jour des listes électorales et la présentation d’une nouvelle constitution.
La transition a connu un nouveau revers en mai lorsque le colonel Assimi Goita, qui avait mené le coup d’État initial, a ordonné l’arrestation du président par intérim avant de prendre lui-même ses fonctions.