Bahreïn a accueilli le ministre israélien des Affaires étrangères jeudi pour la visite la plus importante depuis que les deux pays ont établi des liens l’année dernière. Cette visite comprenait également la visite d’un quartier général de la marine américaine afin de se rapprocher sur une cause commune, celle du combat contre l’Iran.
Atterrissant à Manama à bord d’un avion recouvert d’une peinture représentant une branche d’olivier, le ministre des Affaires étrangères Yair Lapid a rencontré le roi Hamad bin Isa Al Khalifa et le prince héritier et Premier ministre Salman bin Hamad Al Khalifa.
“Le leadership et l’inspiration de Sa Majesté ont conduit à une véritable coopération et notre réunion a tracé la voie à suivre pour nos relations”, a déclaré Lapid sur Twitter.
Israël a trouvé un soutien au Moyen-Orient
Bahreïn et les Émirats arabes unis, voisins du Golfe, ont normalisé leurs relations avec Israël l’année dernière dans le cadre d’un accord conclu sous l’égide des États-Unis, connu sous le nom d’accords d’Abraham, qui s’appuie sur des intérêts commerciaux communs et sur les inquiétudes suscitées par l’Iran. Le Soudan et le Maroc ont fait de même.
“Nos opportunités sont partagées. Nos menaces sont également partagées, et elles ne sont pas loin d’ici”, a déclaré M. Lapid dans ses remarques aux journalistes, faisant apparemment allusion à la puissance du Golfe qu’est l’Iran.
Lors d’une visite du siège bahreïni de la cinquième flotte de la marine américaine, qui a affronté des navires iraniens dans un contexte de tensions liées aux visées régionales de Téhéran, M. Lapid a déclaré : “Nos trois pays travaillent ensemble parce que nous avons des intérêts similaires dans la région”.
“Lorsque nous parlons de paix, nous devons nous rappeler que la paix doit être protégée de ceux qui veulent lui nuire”, a-t-il ajouté, selon son bureau.
La Flotte a indiqué sur Twitter que M. Lapid et ses hôtes ont discuté de la coopération régionale en matière de sécurité maritime.
Le royaume, dominé par les sunnites, accuse l’Iran d’attiser les troubles au Bahreïn, ce que Téhéran dément.
L’État insulaire, qui a réprimé un soulèvement mené principalement par des membres musulmans chiites de sa population en 2011, a connu quelques actes sporadiques de protestation après la signature des accords d’Abraham.
Jeudi, des militants bahreïnis ont fait circuler sur les médias sociaux des images de ce qui semblait être de petites manifestations à Bahreïn. Les journalistes n’ont pas été en mesure de les vérifier de manière indépendante.
Le Bahreïn se détache de la cause palestinienne
Les accords ont été dénoncés par les Palestiniens comme l’abandon d’une position unifiée selon laquelle les États arabes ne feraient la paix que si Israël renonçait aux terres occupées.
A Gaza, le groupe islamiste Hamas a critiqué Bahreïn pour avoir accueilli Lapid, qui retourne en Israël jeudi soir. Le porte-parole du Hamas, Hazem Qassem, a déclaré que cela représentait “un encouragement” à ce qu’il a décrit comme des “crimes contre notre peuple” israélien.
Le bureau de M. Lapid a déclaré que son homologue bahreïni et lui-même avaient signé des accords de coopération dans les domaines de la médecine, des soins de santé, du sport, de l’eau et de la protection de l’environnement. Lapid a également inauguré l’ambassade d’Israël à Manama.
Par ailleurs, le premier vol commercial de Gulf Air a atterri à Tel Aviv, lançant une liaison directe deux fois par semaine.
