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Le Soudan sous haute-tension

Le Soudan sous haute-tension

Les tensions entre civils et militaires soudanais atteignent leur point le plus critique après la tentative de coup d'État.
Le premier ministre soudanais Abdalla Hamdok à Berlin, en Allemagne, le 14 février 2020

Les tensions entre les militaires et les politiciens civils du Soudan ont atteint un point critique dimanche à la suite de la tentative de coup d’État de la semaine dernière, les hauts responsables appelant le public à se préparer à des protestations suite au retrait des forces de sécurité officielles.

La détérioration des relations a placé la fragile transition vers un régime civil démocratique dans sa position la plus précaire au cours des deux années qui ont suivi la destitution de l’ancien président Omar el-Béchir.

Les partenaires militaires et civils de la transition soudanaise, longtemps incertains, se sont échangés des injures à la suite de la tentative de coup d’État menée mardi par des soldats fidèles à Bachir. Les généraux ont accusé les politiciens de s’aliéner les forces armées et de ne pas gouverner correctement. Les responsables civils ont accusé les militaires de s’agiter en vue d’une prise de pouvoir.

Dimanche, des membres du Comité pour le démantèlement du régime du 30 juin 1989 et la récupération des fonds publics ont déclaré avoir été informés dans la matinée que l’armée avait retiré sa protection du siège du comité et de 22 de ses biens. Les soldats ont été remplacés par des policiers, ont-ils dit.

Le comité, dont l’objectif est de démanteler l’appareil politique et financier du gouvernement déchu, a été critiqué par les généraux militaires participant à la transition, qui ont servi sous le régime de Bachir.

Mohamed Al-Faki Sulieman, chef du comité et membre du Conseil souverain mixte militaro-civil, la plus haute autorité du Soudan, a déclaré que sa protection officielle lui avait également été retirée.

S’adressant à une foule nombreuse qui scandait des slogans en faveur de la révolution et contre le régime militaire au siège du comité, M. Sulieman a demandé à la population de se préparer à reprendre les manifestations de rue si nécessaire.

“Nous défendrons notre gouvernement, notre peuple et la transition démocratique jusqu’à la dernière goutte de sang, et s’il y a une quelconque menace pour la transition démocratique, nous remplirons les rues et serons en première ligne comme c’est notre responsabilité”, a-t-il déclaré.

Dans un communiqué, l’Association des professionnels soudanais, l’organisme qui a contribué à diriger le soulèvement de 2018-2019 qui a conduit à la destitution de Béchir, a appelé à la fin du partenariat avec l’armée.

Plus tôt dans la journée, le chef du conseil souverain, le général Abdel Fattah al-Burhan, a déclaré dans un discours que l’armée n’organiserait pas de coup d’État contre la transition, mais est restée critique envers les politiciens civils.

Dans une déclaration faite tard dans la journée de dimanche, le premier ministre civil Abdalla Hamdok a déclaré que le différend “n’est pas entre les militaires et les civils, mais entre ceux qui croient en la transition démocratique civile, qu’ils soient militaires ou civils, et ceux qui veulent bloquer le chemin des deux côtés.”

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