Les mercenaires amenés par les puissances étrangères impliquées en Libye, dont la Russie et la Turquie, restent retranchés dans les deux camps malgré le cessez-le-feu et un processus politique parallèle visant à résoudre par des élections la crise qui dure depuis dix ans.
Ces deux efforts soutenus par l’ONU sont cependant considérés comme très fragiles, avec un risque constant que le processus s’effondre.
Un responsable militaire de l’Est a déclaré que le comité conjoint réuni à Genève avait convenu d’un “plan d’action pour le retrait des mercenaires et des forces étrangères de manière progressive, équilibrée et simultanée”.
Le responsable a ajouté que des observateurs internationaux et un mécanisme de contrôle étaient nécessaires avant que tout retrait puisse commencer. La ministre libyenne des affaires étrangères, Najla Mangoush, a déclaré dimanche qu’un nombre très modeste de mercenaires avaient déjà quitté le pays.
Les forces de l’ouest de la Libye participant aux pourparlers n’étaient pas immédiatement disponibles pour faire des commentaires.
Le comité a été formé dans le cadre d’un cessez-le-feu soutenu par l’ONU, conclu l’année dernière après l’effondrement de l’offensive de 14 mois du commandant Khalifa Haftar, basé dans l’est du pays, contre Tripoli.
Son assaut était le dernier combat d’une série de conflits entre factions rivales depuis le soulèvement de 2011 qui a chassé Mouammar Kadhafi, attirant des puissances étrangères.
En 2014, la Libye s’est divisée entre les factions de l’ouest et de l’est avec des administrations rivales, mais la dernière poussée de paix soutenue par l’ONU a conduit à l’installation d’un gouvernement d’unité en mars.
La Russie, les Émirats arabes unis et l’Égypte ont soutenu l’Armée nationale libyenne (ANL) de Haftar dans le conflit. La Turquie soutenait le précédent gouvernement basé à Tripoli, qui était reconnu par les Nations unies.
Des mercenaires étrangers du groupe russe Wagner ainsi que de Syrie, du Tchad et du Soudan ont été déployés sur les lignes de front. Cette semaine, les enquêteurs des Nations unies chargés des droits de l’homme ont lié les mercenaires à de possibles crimes de guerre.