Plusieurs dirigeants du Moyen-Orient et le président français Emmanuel Macron se sont rencontrés samedi à Bagdad lors d’un sommet organisé par l’Irak, qui souhaite que ses voisins se parlent au lieu de régler leurs comptes sur son territoire.
Les relations au sein de la région sont tendues principalement par l’hostilité entre l’Iran d’une part et les États-Unis et leurs alliés du Golfe arabe d’autre part.
Les organisateurs ont déclaré qu’ils ne s’attendaient pas à des percées diplomatiques lors du sommet. “Faire en sorte que ces pays s’assoient autour d’une table – ce sera déjà une réussite”, a déclaré un responsable du gouvernement irakien.
Parmi les chefs d’État présents figuraient le président Abdel Fattah al-Sisi, le roi Abdallah de Jordanie, l’émir qatari Cheikh Tamim bin Hamad al-Thani et M. Macron. Le Koweït et les Émirats arabes unis ont envoyé leurs chefs de gouvernement, et la Turquie son ministre des affaires étrangères.
Le voyage de M. Macron en Irak, d’une durée de deux jours, visait à soutenir le dialogue régional, à rencontrer les dirigeants politiques irakiens et à rendre visite aux forces spéciales françaises engagées dans la lutte en cours contre les insurgés de l’État islamique.
L’Iran, musulman chiite, et l’Arabie saoudite, sunnite, rivaux de longue date pour la domination régionale, n’ont pas envoyé leurs chefs d’État ou de gouvernement. L’Iran a indiqué qu’il enverrait son ministre des affaires étrangères, Hossein Amirabdollahian, tandis que l’Arabie saoudite n’a pas encore annoncé son représentant.
Les deux pays ont repris des pourparlers directs en Irak en avril de cette année, mais aucun résultat significatif n’a été obtenu jusqu’à présent.
Les responsables iraniens ont déclaré qu’ils se concentraient davantage sur l’issue des discussions menées à Vienne avec les puissances occidentales au sujet du programme nucléaire iranien et des sanctions internationales.
“La réunion en Irak … est uniquement axée sur l’Irak et sur la manière dont les pays de la région peuvent coopérer pour aider l’Irak”, a déclaré un responsable iranien à Reuters avant le sommet de Bagdad.
La rivalité entre les États-Unis et l’Iran a amené le Moyen-Orient au bord de la guerre après que les États-Unis de l’ancien président américain Donald Trump ont tué le cerveau militaire iranien Qassem Soleimani dans une frappe de drone à l’aéroport de Bagdad en 2020.
Les milices soutenues par l’Iran ont lancé des attaques de drones et de roquettes de plus en plus sophistiquées contre les forces américaines stationnées en Irak, et ont également tiré des drones sur Riyad.
L’Arabie saoudite a imputé à l’Iran les attaques contre ses installations pétrolières, ce que Téhéran dément.
