Pressé par les États-Unis et la France qui ont demandé au président tunisien que le nouveau Premier ministre et son cabinet soient nommés rapidement, Saied tente de rassembler le peuple et l’armée autour de lui pour créer des leviers solides qui lui permettront de mettre fin à la paralysie politique en Tunisie qui dure depuis des mois.
Ennahda, un parti islamiste modéré qui est devenu le point central de l’opposition et le parti du président tunisien sont en confrontation permanente depuis des mois sur les solutions à trouver contre la propagation du Covid en Tunisie et pour redresser la situation économique.
Rached Ghannouchi, a accusé lundi le president Saied de mener un coup d’État et a nié avoir commis des violations après que la justice ait ouvert une enquête sur les deux plus grands partis du Parlement, Ennahda et Cœur de Tunisie, soupçonnés d’avoir reçu des fonds étrangers pendant la campagne électorale de 2019.
Le ton de Ghannouchi a pourtant changé depuis mercredi soir et le chef de file du parti Ennahda a appelé au calme et a dit préférer la mise en place d’un dialogue national entre tous les tunisiens.
Il n’y a pas eu le moindre signe de protestations ou d’autres perturbations mercredi, bien qu’une présence sécuritaire plus importante ait été mise en place dans le centre de Tunis.
L’armée reste également dans les bâtiments du parlement, du gouvernement et de la télévision qu’elle a encerclés dimanche
Le peuple tunisien retient son souffle et se sait vivre des événements exceptionnels mais qui n’ont pas la même origine que ceux de janvier 2011.
Il souhaite en finir avec la corruption sacrée pour reprendre le terme de beaucoup de tunisiens sur place.
M. Saied a réitéré une règle de longue date interdisant les rassemblements de plus de trois personnes en public, mais rien n’indiquait que cette règle était appliquée, les gens se déplaçant et se rassemblant normalement.
Saied a également renforcé certaines restrictions existantes du COVID-19, notamment le couvre-feu nocturne et l’interdiction de voyager entre les villes.
Mercredi, il a ordonné la création d’un centre de réponse à la pandémie pour coordonner la gestion de la crise du COVID-19 par la Tunisie, selon la présidence.
