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Une fusillade meurtrière secoue Beyrouth

Une fusillade meurtrière secoue Beyrouth

Au moins six chiites ont été tués par balles à Beyrouth jeudi, lors d'une attaque contre des manifestants qui se dirigeaient vers une manifestation convoquée par le Hezbollah.
Des hommes aident à évacuer une femme âgée après une fusillade, à Beyrouth, au Liban, le 14 octobre 2021.

Le Hezbollah, soutenu par l’Iran, et son allié, le mouvement chiite Amal, ont accusé les Forces libanaises (FL), un parti chrétien proche de l’Arabie saoudite, d’avoir monté cette attaque, qui s’est déroulée sur une ligne de front de la guerre civile de 1975-90.

Cette fusillade marque la pire violence civile à Beyrouth depuis 2008 et met en lumière la crise qui s’aggrave autour de l’enquête sur l’explosion catastrophique d’août 2020, qui mine les efforts du gouvernement pour faire face à l’un des effondrements économiques les plus dramatiques de l’histoire.

Le leader des FL, Samir Geagea, dont le groupe disposait d’une puissante milice pendant la guerre, a condamné la fusillade et déclaré qu’elle était le résultat d’armes incontrôlées dans la société, affirmant que la paix civile devait être préservée.

Scènes de guerre civile

Dans des scènes rappelant la guerre, les chaînes de télévision locales ont diffusé des images de balles rebondissant sur des bâtiments et de personnes courant pour se mettre à l’abri. L’un des morts est une femme qui a été touchée par une balle alors qu’elle se trouvait chez elle, a déclaré une source militaire.

Dans une école voisine, les enseignants ont demandé aux enfants en bas âge de se coucher à plat ventre sur le sol, les mains sur la tête, a déclaré un témoin. Un corps sans vie a été traîné dans la rue par des passants dans des images diffusées par la télévision al-Jadeed.

L’armée a déclaré dans un communiqué que les tirs avaient visé des manifestants alors qu’ils traversaient le rond-point de Teyouneh, situé dans une zone divisant les quartiers chrétiens et musulmans chiites.

Les tirs ont commencé depuis le quartier chrétien d’Ain el-Remmaneh avant de se transformer en un échange de coups de feu, a déclaré une source militaire.

Le ministre de l’Intérieur Bassam Mawlawi a déclaré que des tireurs d’élite avaient ouvert le feu et visé la tête des gens. Tous les morts étaient d’un seul côté, a-t-il dit, c’est-à-dire des chiites.

Le Hezbollah et son allié, le Mouvement Amal, ont déclaré que des groupes avaient tiré sur des manifestants depuis des toits, en visant leurs têtes, dans une attaque qui, selon eux, visait à entraîner le Liban dans un conflit.

Manifestations chiites contre le Juge Tarek Bitar

Le Hezbollah, un groupe lourdement armé soutenu par l’Iran, a été à l’origine des appels au retrait du juge d’instruction Tarek Bitar de l’enquête sur l’explosion du port, l’accusant de partialité.

Mercredi, M. Geagea a rejeté ce qu’il a décrit comme une soumission à l'”intimidation” du Hezbollah au sujet de Bitar, appelant les Libanais à se tenir prêts à une action de grève pacifique si “l’autre partie” tentait d’imposer sa volonté par la force.

Alors que le Premier ministre Najib Mikati appelait au calme, l’armée s’est déployée massivement dans la zone de Teyouneh et a déclaré qu’elle ouvrirait le feu sur toute personne armée se trouvant sur la route.

Des rafales de tirs ont été entendues pendant des heures, ainsi que plusieurs explosions qui semblaient être des grenades propulsées par fusée tirées en l’air, selon des témoins.

Les tensions politiques se sont accumulées autour de l’enquête sur l’explosion du port, qui a tué plus de 200 personnes et dévasté des pans entiers de Beyrouth.

Le blocage de l’enquête détourne l’attention du gouvernement nouvellement formé de la lutte contre la crise économique qui s’aggrave et qui a plongé plus des trois quarts des Libanais dans la pauvreté.

Le Hezbollah visé par l’administration libanaise dans son enquête sur l’explosion du port de Beyrouth

Le juge a cherché à interroger un certain nombre de hauts responsables politiques et de sécurité, y compris des alliés du Hezbollah, soupçonnés de négligence ayant conduit à l’explosion du port, provoquée par une énorme quantité de nitrate d’ammonium.

Tous ont nié avoir commis des actes répréhensibles.

Bien qu’aucun de ses membres n’ait été visé par l’enquête, le Hezbollah soutenu a accusé Bitar de mener une enquête politisée uniquement axée sur certaines personnes.

Parmi celles-ci figurent certains de ses plus proches alliés, notamment des personnalités du Mouvement chiite Amal qui occupaient des postes ministériels.

Plus tôt dans la journée de jeudi, un tribunal a rejeté une plainte déposée à l’encontre de M. Bitar, selon des documents, lui permettant ainsi de reprendre son enquête.

Ces violences sont les pires depuis 2008, lorsque les partisans du gouvernement dirigé par les sunnites se sont battus à Beyrouth avec des hommes armés fidèles au Hezbollah, qui sont descendus dans la rue jusqu’à ce que le gouvernement annule des décisions concernant le Hezbollah, notamment des mesures contre un réseau de télécommunications exploité par le groupe.

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